Entre températures record, dégradation sécuritaire en Afrique de l’Ouest et famine, il serait aisé de dire que l’été 2024 en Afrique fut tristement fidèle à ses prédécesseurs.
Pourtant, certains événements sont aussi venus apporter un peu de nouveauté…
Un été brûlant
L’été 2024 est, de l’avis des climatologues, le plus chaud jamais enregistré. Alors que le continent se réchaufferait déjà plus rapidement que la moyenne mondiale, à un rythme de 0,3° chaque décennie, sécheresses et pénuries d’eau dans certains pays, inondations massives à l’inverse dans d’autres, ont multiplié les risques qui pèsent sur la sécurité alimentaire. Dans le même temps, un phénomène rare est venu frapper l’Afrique du Sud mi-septembre avec des chutes massives de… neige, ayant entraîné la fermeture de nombreuses routes, mais aussi l’ouverture précoce de stations de ski dans le royaume enclavé voisin, le Lesotho.
Groupes armés et guerres
Au Sahel, alors que les juntes au pouvoir promettaient que le départ des militaires français allait leur permettre d’endiguer la dégradation sécuritaire, deux drames sont tristement venus infirmer ces promesses. Au Burkina Faso, tout d’abord, avec l’assassinat fin août de 400 civils dans le centre du pays. Plus récemment, au Mali, les djihadistes ont réussi mi-septembre à s’infiltrer dans Bamako, faisant jusqu’à 70 morts. Les mercenaires russes de l’Africa Corps, qui pensaient pouvoir «surfer» sur le sentiment anti français, ont eux aussi connu de multiples pertes. Preuve que la rupture avec l’influence française voulue par ces trois pays n’apporte à ce stade aucune réponse aux problèmes de développement et de sécurité.
Au Soudan, la guerre opposant depuis le printemps 2023 les paramilitaires du FSR aux forces armées soudanaises continue de faire rage. Sans solution, les institutions internationales ne peuvent que constater le désastre qui a déjà coûté la vie à plus de 14000 personnes et déplacé plus de 10millions d’habitants, principalement vers les pays voisins (Tchad, Égypte). Cette guerre rappelle aujourd’hui la famine connue en Éthiopie en 1984, qui avait provoqué la mort de 2 millions de personnes. En dépit d’un don de 350 millions de dollars d’aide par les États-Unis en juin dernier, la situation ne s’améliore pas, puisque les généraux des deux camps bloquent la distribution d’aide aux populations.
Les travaux relatifs à l’octroi de sièges à l’Afrique au conseil de sécurité des Nations unies se sont poursuivis. Les États-Unis, puis plus récemment la Russie, ont manifesté leur appui en ce sens. Les avancées demeurent toutefois assez lentes.
Une embellie en sport
Pour finir sur une note positive, l’Afrique s’est distinguée sportivement en battant son record de médailles aux jeux olympiques, à Paris. Si le Kenya et l’Éthiopie ont confirmé leur mainmise traditionnelle sur les épreuves de fond, le Bostwana s’est révélé comme un nouveau candidat sérieux en matière de sprint.
Sur les routes du Tour de France, le cycliste érythréen Biniam Girmay a réalisé l’exploit d’être le premier africain à revêtir le maillot vert de meilleur sprinter, avec panache, puisqu’il a également remporté trois étapes.
Actuailes n°180 - 2 octobre 2024
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