Le 1er octobre, l’Iran, cherchant à venger la mort du chef du Hezbollah, a lancé près de 200 missiles sur la capitale israélienne, Tel-Aviv.
Le pouvoir iranien, qui s’inquiète de l’avenir de ses alliés de la région, attend désormais la réponse d’Israël, qui, on l’a vu, est capable de faire pleuvoir le feu.
Et l’Iran entra en guerre…
Depuis le déclenchement des hostilités par le Hamas le 7 octobre 2023, Israël affronte directement plusieurs groupes armés : Hamas à Gaza, Houthies au Yémen, récemment Hezbollah au Liban. Ces groupes ont pour point commun d’être soutenus par l’Iran, leur parrain chiite. Après plusieurs coups durs imposés à ces groupes, Téhéran a pris tout récemment le pas de s’impliquer directement face à l’État hébreu.
C’est en effet une question de leadership. Ses alliés dans la région, que nous venons de citer, font partie de «l’axe de la résistance» contre Israël. Mais cet axe pourrait se disloquer, à mesure qu’Israël l’érode en éliminant les têtes successives des mouvements terroristes. L’Iran fait donc de la guerre à Gaza un enjeu majeur.
C’est aussi une question de crédibilité idéologique contre «le petit Satan», tel que le pouvoir appelle Israël. L’Iran fonde sa structure politique sur ce principe. Et l’état de santé du régime est loin d’être bon. Le pouvoir muselle l’opposition, emprisonne les femmes qui refusent le voile et peine à nourrir son peuple, qui gronde.
Quelle riposte ?
Israël mène une guerre existentielle sur 7 fronts. Le pouvoir semble prêt à tout pour éliminer ses ennemis. Pris dans l’engrenage, il s’impose de viser les responsables et les points névralgiques, en escomptant en plus un fort effet médiatique. En Iran, après les frappes du 1er octobre, Israël pourrait taper fort: le détroit d’Ormuz, capital pour l’Iran et l’économie mondiale? Les sites pétroliers pour créer un choc? Les sites nucléaires?
L’Iran n’aurait besoin que de quelques jours pour produire du combustible nécessaire à la bombe nucléaire, mais il faudrait plusieurs mois pour détenir une arme de dissuasion. En tout cas, cela pourrait déboucher sur un conflit direct entre deux grandes puissances de la région.
En attendant l’oncle Sam
Les États-Unis pourraient-ils stopper la guerre? En tout cas, si le président Biden décidait de suspendre le ravitaillement, Tsahal, l’armée israélienne, serait à court de munitions en quelques jours. Mais, à quelques semaines du scrutin présidentiel en Amérique, l’enjeu est électoral. De son côté, Trump, candidat, avait suspendu l’accord sur le nucléaire avec l’Iran et décidé le retour des sanctions contre Téhéran. Quel que soit le vainqueur, Israël n’a pas à beaucoup s’inquiéter. Finalement, tous attendent la riposte de Tel-Aviv.
Abu Jibril
Actuailes n°181 - 16 octobre 2024
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