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Pour comprendre l’élection présidentielle américaine

15-10-2024 à 15:38:00

Le 5 novembre prochain, 244 millions d’électeurs américains se rendront aux urnes pour choisir le nouveau président des États-Unis. 

Pourtant, ils ne glisseront pas dans l’urne le nom du candidat choisi! C’est que la désignation du président des États-Unis d’Amérique n’a rien à voir avec l’élection du président de la République française : elle est plus longue et plus compliquée!  

Une élection en trois phases  

  • Première phase: le choix des candidats. Du mois de février jusqu’à l’été, à travers tout le pays, les militants sont consultés et choisissent le candidat qui représentera leur parti. Ce choix est ratifié par la convention de chaque parti qui désigne officiellement son candidat pendant l’été.  

  • Seconde phase: l’élection des grands électeurs. C’est la «campagne» proprement dite, où l’on voit les candidats s’affronter en débat et sillonner le pays pour rallier l’adhésion de leurs concitoyens. Cette phase s’achève le premier mardi de novembre, où les citoyens américains se rendent aux urnes pour élire 538 grands électeurs. 

  • Troisième phase: l’élection du président. Ce sont ces grands électeurs qui, au mois de décembre, votent pour désigner le président. Il faut avoir 270 grands électeurs de son camp pour être élu à la fonction suprême. Le vote n’est dépouillé que le 6 janvier, et le futur président est investi le 20janvier.  

Les swing states 

Pourquoi dit-on que l’élection présidentielle va se jouer à seulement quelques voix dans certains États? 

Chaque État a un nombre de grands électeurs proportionnel à sa population. Lorsqu’un parti arrive en tête dans un État, il remporte tous les postes de grands électeurs de cet État. Or certains states sont remportés avec une très courte avance d’un candidat sur l’autre: en 2016, par exemple, le Michigan (10 millions d’habitants) fut remporté par le candidat républicain Donald Trump avec seulement 11000 voix d’avance. Ces 11000 voix (qui représentent très peu d’électeurs à l’échelle des USA) lui apportèrent 15 grands électeurs supplémentaires (qui représentent beaucoup). Quelques voix dans un État où l’écart entre démocrates et républicains est très faible, peuvent donc bien faire basculer une élection présidentielle américaine. Certains vont jusqu’à dire que cette élection américaine de 2024 pourrait se jouer sur 30 000 voix.  

Le vainqueur 

Un candidat peut remporter l’élection même s’il n’a pas obtenu le plus grand nombre de voix.  

Ce mode de scrutin fait qu’un président peut être élu pour avoir obtenu davantage de grands électeurs, mais moins de voix que son concurrent. Ce fut le cas à 5 reprises dans l’histoire américaine, la dernière fois en 2016, où la candidate démocrate Hillary Clinton avait remporté presque 3 millions de voix de plus que son adversaire Donald Trump; cependant, ce fut le candidat républicain qui fut élu, car il avait obtenu 304 grands électeurs contre 227 pour la démocrate.  

Marie Berthoz 

Actuailes n°181 - 16 octobre 2024


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