Tirs de missiles, envoi de soldats en Russie, rejet de tous les liens entre nord et sud: le comportement va-t-en-guerre de la Corée du Nord inquiète la communauté internationale.
Des milliers de soldats pour combattre contre l’Ukraine
Les premiers, l’Ukraine et la Corée du Sud avaient alerté leurs partenaires occidentaux du déploiement inédit de 10000 soldats nord-coréens dans la province de Vladivostok, dans l’est de la Russie.
Les États-Unis et l’OTAN l’ont confirmé le mercredi 23 octobre: 3000 d’entre eux seraient déjà en route pour combattre sous uniforme russe dans la région de Koursk, ville proche de la frontière où les troupes ukrainiennes sont présentes depuis leur attaque surprise lancée le 6 août dernier. Ces renforts de troupes, inédits, s’ajoutent aux armes et munitions d’artillerie que le régime de Pyongyang fournit déjà massivement à Moscou pour soutenir son effort de guerre.
Le 24 octobre, les députés de la Douma, l’assemblée nationale russe, ratifiaient le partenariat stratégique global et de défense mutuelle entre les deux pays; un rapprochement d’opportunité pour deux acteurs très isolés sur la scène internationale.
Reste à savoir ce que Kim Jong-un a pu négocier en échange de son soutien à Vladimir Poutine, qui lui avait rendu visite en juin dernier: du pétrole pour son industrie, du blé pour sa population… ou encore des transferts de technologie pour ses armes balistiques et nucléaires.
Des provocations récurrentes dans son voisinage
Hasard ou coïncidence? La Corée du Nord a en effet procédé jeudi 31 octobre au tir réussi d’un nouveau missile intercontinental d’une portée estimée de 15000 km, qui lui permettrait d’atteindre les États-Unis, les plaçant sous la menace d’une attaque nucléaire. Démonstration suivie d’un nouveau tir de missiles de courte portée le mardi 5 novembre, jour des élections américaines.
Au début du mois, le régime totalitaire avait désigné son voisin du sud comme «État hostile», avant de procéder au dynamitage des deux seules routes qui traversaient la zone démilitarisée (frontière) de la péninsule. Plus tôt dans l’année, le régime totalitaire s’était déjà illustré en envoyant vers le sud des centaines de ballons remplis d’immondices.
Autant d’actions belliqueuses et provocatrices qui inquiètent les puissances régionales: en premier lieu, la Corée du Sud, mais aussi le Japon, qui dépendent tous deux pour leur défense de l’armée américaine. Surtout, la Chine, pour qui toute guerre est un frein à ses besoins de prospérité, a manifesté sa préoccupation face à l’évolution négative des relations et l’imprévisibilité du pouvoir nord-coréen.
Après l’Ukraine et le Proche-Orient, la péninsule coréenne pourrait bien malheureusement devenir un nouveau point chaud.
Emmanuel
Actuailes n°182 - 13 novembre 2024
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