Si les chefs d’État du Moyen-Orient saluent la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle aux États-Unis, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, applaudit.
En effet, M. Netanyahou, qui espère vaincre l’Iran, a été l’un des premiers à féliciter M. Trump pour le «plus grand retour de l’Histoire».
Le fou du roi
Imaginez un jeu d’échecs géant où chaque pièce représente un pays du Moyen-Orient. La réélection de Donald Trump aux États-Unis, c’est comme déplacer le roi; tout le plateau peut être affecté ! Or Israël, protégé de Washington, dépend étroitement du soutien américain. Avec un retour de M. Trump à la Maison Blanche, le gouvernement israélien peut espérer une politique américaine favorable à ses intérêts et ses buts de guerre.
En effet, lors de son premier mandat, D. Trump avait dénoncé l’accord sur le nucléaire iranien. Cet accord prévoyait que l’Iran, ennemi juré d’Israël, pouvait développer une filière nucléaire, mais civile uniquement. Et le détournement des recherches dans ce domaine, à des fins militaires, inquiétait grandement Israël. D.Trump avait également rétabli des sanctions visant Téhéran.
Il avait aussi admis la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, annexé à la Syrie, et reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, alors que le droit international prévoit un partage avec la Palestine.
Avec son retour, Israël pourrait gagner une certaine confiance et accélérer ses opérations à Gaza et au Liban. Un peu comme un fou, protégeant le souverain américain, mais avec des mouvements imprévisibles.
Coup de maître ou erreur fatale ?
Donald Trump pourrait bien de nouveau utiliser Israël pour contrer l’influence iranienne dans la région: sur l’Irak où les Américains avouent un bilan terne, sur le Liban qui est en guerre, sur les Houthis du Yémen qui bloquent la mer Rouge, etc. Mais cette stratégie risquerait de déstabiliser un peu plus le Moyen-Orient.
En parallèle, il aura probablement inscrit à son agenda politique la poursuite des «accords d’Abraham», entamés lors de son premier mandat. Ces accords avaient vu plusieurs pays arabes signer des traités d’échanges avec Israël.
Quant au problème palestinien que personne ne sait résoudre, seul le président palestinien Mahmoud Abbas semble ne pas s’avouer vaincu. Il espère que M. Trump saura écouter les «aspirations légitimes» des Palestiniens.
Face à ces prochains coups, bien malin qui sait quelles positions tiendront les pays arabes, l’Iran, les Européens, la Chine, etc. Le 47e président des États-Unis sera-t-il celui qui «met un terme aux guerres» comme il l’a affirmé?
Le savais-tu ?
Lors de son élection en 2016, Donald Trump avait promis de déplacer l’ambassade américaine en Israël de Tel Aviv (la capitale administrative) à Jérusalem. Cette décision a créé beaucoup de tensions dans le monde arabe, notamment en Palestine qui la considère comme sa capitale. En effet, Jérusalem est la ville sacrée des juifs, des chrétiens et des musulmans.
Abu Jibril
Actuailes n°182 - 13 novembre 2024
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