Jeudi dernier, la Russie a tiré un missile balistique vers l’Ukraine, détruisant une usine de l’est de ce pays. Cette information n’est pas anodine, car ce missile est capable de porter une charge nucléaire.
C’est la première fois qu’une telle arme est employée dans ce conflit. Heureusement, cette fois-ci, le missile n’avait pas de capacité nucléaire, mais la Russie a envoyé un message très fort à l’Ukraine et aux Occidentaux. Elle leur a fait comprendre que, la prochaine fois, elle n’hésitera pas à charger son missile pour déclencher une explosion nucléaire. Ce tir est un avertissement.
Retour en arrière
Cette semonce est en fait une réponse à l’attaque réalisée deux jours plus tôt, depuis l’Ukraine, par des missiles britanniques et américains, sur le territoire de la Russie. Là encore, c’était la première fois que des missiles de fabrication occidentale étaient employées contre des installations russes. De plus, ces engins, de haute technologie puisqu’ils peuvent frapper à de longues distances, sont probablement déployés par des Occidentaux, du fait de la complexité de leur mise en œuvre. Leur emploi témoigne donc d’un engagement supplémentaire des États-Unis et du Royaume-Uni dans le conflit.
La guerre prend une nouvelle tournure
Jusqu’à présent, il s’agissait d’un affrontement régional. En effet, même si des pays fournissent des armes à l’Ukraine, elles sont principalement utilisées par des soldats ukrainiens contre des unités russes positionnées sur le territoire ukrainien. Le fait d’utiliser des armes occidentales contre le territoire russe, et qui sont peut-être mises en œuvre par des Américains et des Britanniques, fait basculer la guerre dans une dimension mondiale… D’une certaine manière, les États-Unis et le Royaume-Uni sont en guerre contre la Russie.
Dans le jargon militaire, cette situation s’appelle la montée aux extrêmes et conduit les belligérants à s’opposer toujours plus durement et plus largement. Par exemple, durant la Seconde Guerre mondiale, les alliés avaient affirmé qu’ils ne s’attaqueraient pas aux civils et s’insurgeaient contre les Allemands qui attaquaient les navires civils ou bombardaient Londres. Pourtant, à la fin de la guerre, les alliés eux-mêmes bombardaient les villes de Dresde, Berlin ou encore Hiroshima, faisant des centaines de milliers de victimes civiles.
Un choix étrange?
Cette évolution est assez paradoxale, puisque Donald Trump, récemment élu à la tête des États-Unis, a manifesté son souhait de mettre fin à la guerre en Ukraine. Mais Trump ne sera investi qu’en janvier. On observe ainsi que le gouvernement américain actuel, celui de Joe Biden, souhaite poursuivre cette guerre et lui faire franchir des étapes d’où il serait difficile de revenir. En effet, on imagine facilement que, si la guerre dépasse le seuil nucléaire, les pays dotés de la bombe envisageront d’intervenir.
Enfin, côté français, espérons que cet avertissement soit bien reçu, que le gouvernement décide de ne pas suivre l’exemple anglo-saxon et n’autorise pas l’usage de ses missiles à longue portée contre la Russie.
Alexis
Actuailes n°183 - 27 novembre 2024
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