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«Drill, baby, drill!» Les États-Unis, premier producteur au monde de pétrole

10-12-2024 à 14:19:00

Lors de sa campagne électorale, le président américain Donald Trump n’a cessé de répéter cette phrase (qu’il n’est pas le premier à utiliser!). 

Elle fait référence à l’intensification des forages pétroliers: «Fore, chéri, fore!2» Mais que signifie-t-elle concrètement? 

Les États-Unis, premier producteur au monde de pétrole (et de gaz) 

Dans les années 2000 s’est opéré un tournant majeur sur le marché du pétrole et du gaz: les États-Unis ont mis au point une nouvelle technique d’extraction, le «fracking», qui permet d’aller chercher le pétrole et le gaz de schiste, cachés très profondément sous la terre, emprisonnés dans des roches spéciales et qui étaient jusqu’ici impossibles à extraire!  

L’idée est la suivante: il faut imaginer une éponge remplie de jus. Le jus ne sort pas tout seul, il faut presser fort. Pour le pétrole de schiste, c’est pareil: il est coincé dans la roche; alors on utilise des machines pour casser la roche et libérer le pétrole. Ces machines envoient de l’eau mélangée à des produits chimiques sous très haute pression pour créer des fissures dans la roche. Cela permet au pétrole de remonter à la surface. 

Résultat: en un peu plus de 10 ans, les États-Unis sont devenus le premier producteur au monde (et de très loin), devant la Russie et l’Arabie saoudite. Or, avant ce retournement, les principaux pays pétroliers s’étaient organisés au sein d’une association que l’on appelle l’OPEP+ pour décider du nombre de barils de pétrole qui seraient produits au niveau mondial. L’arrivée du géant américain vient bousculer cet équilibre! En effet, il faut bien comprendre qu’aucun pays n’a jamais produit plus de pétrole que les États-Unis aujourd’hui, avec 13,3 millions de barils par jour! 

Une bonne nouvelle? 

Pour les États-Unis oui, du moins à court terme, car ils n’ont plus besoin d’importer de pétrole, mais peuvent être auto-suffisants!  

Pour l’Europe ensuite, qui achetait une grande partie de son pétrole à la Russie avant la guerre en Ukraine: l’arrivée sur le marché de ce nouvel acteur la rend moins dépendante de l’OPEP+. 

Cependant, l’histoire est loin d’être aussi simple que cela: cette manière de produire du pétrole et du gaz est très polluante: en effet, elle utilise beaucoup d’eau et des produits polluants qui sont ensuite relâchés dans la nature. Les risques sur la santé des populations vivant autour de ces gisements sont importants! Par ailleurs, les techniques d’extraction engendrent également le rejet dans l’atmosphère de méthane, un gaz à effet de serre (qui réchauffe la planète) particulièrement nocif! Ils peuvent même entraîner des glissements de terrain en changeant la nature des sols. 

Tout dépend donc du point de vue que l’on adopte, mais il est clair que le président Trump a, quant à lui, choisi son camp! 

Marie de la Biche

Actuailes n°184 - 11 décembre 2024


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