Avec l’hiver, le froid; avec le froid, le chauffage; et avec le chauffage, un plus grand risque d’intoxication au monoxyde de carbone (CO).
La preuve: très récemment, l’école du Plateau-des-Petites-Roches en Isère a fermé 8 jours suite à l’intoxication de 8 enfants et un adulte!
Mais qu’est exactement le CO?
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz inodore, invisible et non irritant (donc indétectable) qui est produit par une combustion incomplète de bois, gaz, charbon, pétrole, fioul ou éthanol (nos produits de chauffage). Il est potentiellement mortel s’il est respiré trop longtemps. Chaque année, il occasionne en France une centaine de décès et l’hospitalisation de plus de 3000 personnes.
Pourquoi est-ce dangereux?
Le CO a une affinité 230 fois supérieure à celle de l’oxygène (O2) avec nos globules rouges (GR) qui transportent le «carburant» (oxygène ou dioxygène – O2) à nos muscles. Lors d’une intoxication, le CO, se fixant plus vite sur nos GR, remplace l’O2; très vite, nos muscles, à commencer par les plus vitaux comme le cœur, souffrent d’asphyxie.
Quels signes?
Les symptômes sont d’autant plus graves que la durée d’intoxication est longue. Il peut y avoir des maux de tête, vomissements, vertiges, malaise, fatigue, somnolence. La caractéristique principale, c’est que cela touche plusieurs personnes de la même habitation. Et le risque est de s’endormir avec l’intoxication et donc de la poursuivre; c’est ce qui peut mener au décès.
En cas de confirmation ou de suspicion d’intoxication, l’évacuation est urgente ainsi que l’aération complète du logement. Les pompiers étant tous équipés de détecteurs, ils pourront confirmer la cause. Le traitement ira, lui, de l’évacuation avec respiration en extérieur à la mise en caisson d’oxygène appelé hyperbare, c’est-à-dire avec O2 produit à très haute concentration pour «forcer le CO» à laisser sa place sur les globules rouges, à l’hôpital.
Comment l’éviter?
Aérer au minimum 10 minutes par jour, même s’il fait froid pour faire entrer l’oxygène dans la maison, car la combustion partielle peut se produire s’il manque de l’oxygène pour brûler le combustible.
Faire entretenir annuellement ses chaudières, conduits de cheminées, etc., et ne pas utiliser un chauffage d’appoint de façon continue; ne pas se chauffer avec des appareils non destinés à cet effet.
Laisser les systèmes de ventilation libres et dégagés.
Ne pas utiliser un groupe électrogène à l’intérieur d’un bâtiment.
Vous voyez que la prévention est simple, compte tenu de ce que cela évite. Alors, restons vigilants, parlons-en autour de nous et… bon hiver!
Dr Emmanuelle Fernex
Actuailes n°184 - 11 décembre 2024
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