Une statue pour fêter la relation franco-américaine

L’art pour se souvenir et transmettre: il y avait eu la Statue de la liberté, sculptée par Bartholdi et donnée par la France…  

Il y aura, en 2025, plus modestement, la statue A Meaningful Handshake1 offerte aux armées américaines.  

Pourquoi fêter cela?  

Partant d’un cliché du maréchal Foch et du général Pershing2, le but est de célébrer 250 ans de relations militaires avec un pays contre lequel la France n’a jamais eu à combattre. Surtout, chacun de nos pays s’est engagé pour l’autre à un moment critique de son existence: la France a aidé de façon décisive les États-Unis à acquérir leur indépendance contre la couronne britannique. Quelque 160 ans plus tard, c’est l’engagement massif américain qui libéra la France, puis l’Europe, du joug nazi. Entre ces batailles, les armées française et américaine ont souvent combattu au coude à coude. Le sang qui a souvent imprégné ces relations les rend uniques.  

Pourquoi une statue?  

D’abord, car le bronze est un matériau durable qui assure que le message qu’elle porte sera transmis aux générations futures. Ensuite, car cette statue frappe d’emblée par la présence qu’elle émet, marque des œuvres réussies! Enfin, les traits, délibérément laissés imprécis, portent à l’imagination: ainsi, après quelques instants, l’observateur peut percevoir l’intensité du regard. Il en dit beaucoup sur les liens réels noués par deux hommes de caractère aux responsabilités exorbitantes – celles de conduire à la bataille des milliers d’hommes – qui savourent la paix permise par la victoire. La poignée de main traduit, elle, une fraternité d’armes forgée dans les affres de la guerre.   

Cette statue prend enfin une tout autre dimension quand on la sait contenir de la terre prélevée sur les champ de batailles de Yorktown (1781), du bois Belleau (1918) et d’Omaha Beach(1944). Ce mélange vise à transcender la seule période de la photo de référence pour couvrir les 250 ans de la relation célébrée. Cette histoire d’hier et d’aujourd’hui sera à construire demain par des hommes et des femmes prêts, comme leurs aînés, à des sacrifices pour une cause qui dépassera la valeur de leur seule vie.  

Qui est le sculpteur?  

Ingénieur de formation, Luc de Moustier, descendant d’ambassadeur aux Etats-Unis, est chevalier de Colomb. Lors d’un pèlerinage à Jérusalem, l’exclamation de l’aumônier accompagnateur le retourne: «On ne prend plus le temps d’admirer ce qui est beau et bon!» Déjà féru de peinture, Luc voit alors naître sa vocation pour la sculpture, donnant une nouvelle fois raison à Stendhal: «La vocation, c’est d’avoir sa passion pour métier. »  

Le savais-tu ? 

• A Meaningful Handshake sera visible au musée de l’Armée du 20 décembre au 10 janvier! 

• Offerte par la France en 1886, la Statue de la liberté mesure 80 m avec son socle et pèse 225 tonnes. On peut y monter jusque dans la couronne.   

oncle Tom

Actuailes n°184 - 11 décembre 2024