Le 7 janvier 2025, des éléments du groupe terroriste JNIM, très présent au Sahel, ont attaqué un camp de l’armée béninoise dans une zone à la frontière entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger.
Durant l’attaque, 28 soldats béninois ont été tués, ce qui constitue le bilan humain le plus lourd pour l’armée béninoise depuis le déploiement de la force Mirador au nord du pays pour contrer les groupes terroristes. Cette attaque meurtrière montre que l’insécurité ne se limite plus aux seuls pays du Sahel, mais s’étend plus au sud à des pays comme le Bénin et le Togo, considérés jusque-là comme stables.
Une situation difficile depuis le départ des troupes françaises
Depuis l’opération Serval de 2013, la France combattait ces groupes armés avec des soldats au Mali à travers l’opération Barkhane positionnée dans plusieurs pays du Sahel. Mais, avec l’arrivée de juntes militaires hostiles au Mali, Burkina Faso et Niger, la France a dû retirer ses troupes, laissant un vide sécuritaire que les terroristes se sont empressés de combler. Les gouvernements des pays du Sahel ont alors fait appel à la Russie pour les aider à combattre le terrorisme, mais la situation n’a cessé de se détériorer.
Les groupes armés terroristes, comme le JNIM ou l’État Islamique au Grand Sahara, profitent de la faiblesse des États environnants pour attaquer villages, soldats et civils. Les armées manquent souvent d’équipement et de formation, et parfois même de la volonté de se battre. Les nouvelles alliances avec la Russie, notamment avec le groupe paramilitaire Wagner, n’ont pas réduit les violences, les attaques semblent même augmenter.
Les populations civiles prise entre deux feux
Les habitants des zones touchées vivent dans la peur et fuient leurs villages, créant des camps de déplacés internes où les conditions de vie sont souvent difficiles. Les écoles ferment, privant les enfants d’éducation. Les économies locales souffrent, car les agriculteurs et commerçants ne peuvent plus travailler. Tout cela accentue dans les régions les plus touchées le ressentiment des populations contre l’État central qu’ils accusent de ne rien faire et encourage certains à s’engager dans les groupes terroristes afin de gagner un maigre salaire et nourrir leur famille.
Opération Serval: chronologie d’un grand succès militaire français
10 janvier 2013 : après leur prise du Nord Mali fin 2012, offensive de groupes terroristes vers Bamako. Les autorités maliennes demandent alors l’aide militaire de la France.
11 janvier 2013 : début de l’opération Serval. L’armée française, grâce à des frappes aériennes précises et une mobilité rapide, stoppe l’avancée terroriste vers Bamako.
26 janvier 2013 : reprise de Gao. Les commandos français neutralisent les positions stratégiques des terroristes, facilitant l’entrée des forces terrestres.
28 janvier 2013 : libération de Tombouctou. Une opération aérienne et terrestre permet de chasser les GAT tout en limitant les dommages sur le patrimoine culturel de la ville.
8 février 2013 : reprise par l’armée française du contrôle de Kidal avec le soutien de groupes armés touaregs, privant les terroristes de leur dernier bastion.
Sacha Balbari
Actuailes n°185 - 15 janvier 2025
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