Depuis mardi 7 janvier, la 2e ville la plus importante des États-Unis, Los Angeles, est dévastée par des incendies sans précédent. Une situation qui risque de s’aggraver encore dans les jours à venir…
Des somptueuses villas de Pacific Palisades, le quartier huppé dans lequel vivent de nombreux acteurs du cinéma américain, il ne reste que quelques poutres calcinées et fumantes… Un vrai paysage de désolation qui fait penser, selon les propres mots du président des États-Unis, à «une scène de guerre avec des bombardements». Plusieurs quartiers de Los Angeles, et même la célèbre plage de Malibu, ont subi le même sort. Les pompiers luttent courageusement depuis 6 jours contre le feu, sans parvenir à le maîtriser.
Un incendie particulièrement destructeur et incontrôlable
Chaque année, la Californie est habituée à des feux de forêts nombreux et impressionnants. Mais cet épisode est exceptionnel, car des conditions météorologiques particulières rendent l’incendie quasi-incontrôlable.
La force des vents: l’automne et l’hiver californiens sont coutumiers de ces vents chauds et secs qui descendent des montagnes sur Los Angeles et la côte. Mais ils sont cette année particulièrement violents (jusqu’à 160 km/h); non seulement ils peuvent empêcher les avions d’intervenir pour lutter contre l’incendie, mais ils attisent également le feu, transportant les braises sur plusieurs kilomètres et lançant ainsi de nouveaux foyers.
L’air sec: l’été est habituellement sec à Los Angeles. Mais, dès le mois de novembre, les pluies reviennent, réhydratant une végétation desséchée par les mois chauds. Or, cette année, il n’a plu ni en novembre, ni en décembre. La végétation est donc une sorte de garrigue particulièrement inflammable, car totalement desséchée par 8 mois sans précipitations.
Une végétation très abondante: les deux années précédentes avaient été assez pluvieuses, permettant à la végétation de proliférer plus que d’habitude. Toute cette flore nourrit et renforce aujourd’hui la puissance du brasier.
Comme souvent lors d’une catastrophe, certaines réactions sont vives: colère de certains habitants, invectives entre responsables politiques... Mais ce désastre est aussi à l’origine de beaux élans de générosité: pour venir en aide aux sinistrés, des habitants ont spontanément mis en place des centres de dons pour secourir ceux qui ont tout perdu, organisé des distributions de nourriture, ou même ouvert leur maison pour accueillir les familles n’ayant plus de toit... Certains pays, comme le Mexique, ont envoyé des pompiers combattre l’incendie au côté des soldats du feu américains.
Quelques chiffres
Dimanche 12 au soir, le bilan des incendies était le suivant:
5 foyers de feu actifs
24 morts
plus de 180 000 personnes évacuées
plus de 12 000 bâtiments détruits
plus de 15 000 ha de terrains calcinés
entre 135 et 150 milliards de dollars de dégâts
Marie Berthoz
Actuailes n°185 - 15 janvier 2025
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