Il en existerait près de 23000 dans le monde, qui seraient détenues par plus de 623000000 de personnes! Mais que sont les cryptomonnaies ou crypto-actifs dont tout le monde parle tant ?
Depuis la réélection du président Donald Trump, le cours du bitcoin, la cryptomonnaie la plus emblématique, bat des records, tutoyant les 100000 dollars.
De quoi parle-t-on ?
Les «cryptomonnaies», ou «monnaies numériques», ont d´abord été imaginées comme un outil de révolution monétaire pour redonner aux individus liberté et contrôle sur leur argent! Pour le bitcoin, tout a commencé en 2008 avec la publication d'un Livre blanc par un inconnu (ou un groupe d´inconnus, personne ne le sait vraiment) supposément japonais, connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto… Il voulait imaginer une monnaie qui garantisse la vie privée en jouant sur l’anonymat des échanges. Une monnaie de surcroît non censurable, c’est-à-dire dont nulle autorité ne puisse empêcher la libre disposition par chacun.
Plus concrètement, ces cryptomonnaies sont des actifs numériques utilisant la cryptographie pour sécuriser les transactions et contrôler la création de nouvelles unités. Un peu technique? Revenons sur les différents termes!
La cryptographie consiste à protéger des informations en les rendant illisibles pour toute personne non autorisée, mais compréhensibles par les destinataires légitimes. Si elle repose aujourd’hui sur des techniques mathématiques et algorithmiques pour sécuriser les données sensibles, garantir leur confidentialité, leur intégrité et leur authenticité, ce genre de pratiques est en réalité très ancien: le chiffrement de César où chaque lettre est décalée dans l’alphabet, par exemple. La technologie utilisée par les crypto-actifs est la «blockchain1», un protocole informatique très complexe. Ici, seuls les ordinateurs sont garants du bon fonctionnement du système, et non les banques, comme pour les actifs classiques.
Des actifs sont des éléments du patrimoine d’un ménage ou d’une entreprise. Les actifs numériques sont, eux, constitués par des données numériques: ce sont des ressources qui n´existent que sous forme numérique et qui ont de la valeur.
Peut-on vraiment parler de monnaies ?
La réponse est sans appel: NON! En effet, en sciences économiques, la monnaie a trois fonctions: 1. unité de compte pour exprimer les prix des biens et des services; 2. intermédiaire des échanges pour conclure des transactions: achat, vente, etc.; et enfin 3. réserve de valeur: les agents économiques peuvent la stocker pour s’en servir plus tard.
Or on ne peut pas considérer que les cryptomonnaies soient intermédiaires des échanges: n´ayant pas de cours légal, aucun commençant n´est obligé de les accepter. Par ailleurs, les cours varient tellement qu´ils ne peuvent pas être considérés comme des instruments d´épargne sûrs.
D’ailleurs, les principales banques centrales du monde (Fed, BCE, etc.) insistent bien sur les dangers qu´elles représentent… Tout ce qui brille n´est pas d’or!
Marie de La Biche
Actuailes n°186 - 29 janvier 2025
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