Donald Trump l’avait promis: un accord au Proche-Orient avant de devenir président. Il l’a fait.
Le 15 janvier, avec l’aide du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, Tel-Aviv et le Hamas ont signé un accord de cessez-le-feu dont les détails échappent encore au grand public.
Cet accord prévoirait l’échange des otages retenus dans la bande de Gaza contre des prisonniers palestiniens, l’arrivée de l’aide humanitaire et le retrait progressif des troupes israéliennes. Cet accord met fin à la guerre cruelle qui oppose l’armée israélienne aux combattant du Hamas, dans la bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023.
Une paix durable?
Pour autant, peut-on envisager cet accord comme le prélude à une paix durable en Terre Sainte?
Pour mémoire, le Hamas est un mouvement politique et armé, palestinien, islamiste, qui régit l’ordre dans la bande de Gaza depuis 2007. Le terrorisme est l’un de ses modes d’action. Il prône la destruction d'Israël et la libération totale de la Palestine. La lutte armée contre Israël fait donc partie de son ADN.
Qui plus est, l’avalanche de plomb et de feu que Gaza a subie depuis le 7 octobre 2023 n’a probablement pas poussé le Hamas à abandonner définitivement la lutte. Loin s’en faut. Sitôt après la signature de l’accord du 15 janvier, des combattants islamistes cagoulés paradaient en treillis dans les rues détruites de Gaza, brandissant la mythique Kalashnikov.
Les risques
L’accord prévoit la libération de 1900 prisonniers palestiniens. Il y aura forcément dans le lot d’anciens combattants du Hamas qui viendront ainsi gonfler les rangs du mouvement. Pour rappel, le responsable de l’attaque du 7 octobre, Yahya Sinouar, a lui aussi connu les geôles israéliennes dont il était sorti grâce à un échange de prisonniers (il est mort le 16 octobre 2024).
Et du côté israélien?
Du côté israélien, le premier ministre, Benyamin Netanyahou, n’a jamais caché son mépris des Palestiniens et le souhait d’étendre le contrôle de Tel-Aviv sur la Palestine. Auréolé de ses récentes victoires contre le Hezbollah libanais et mainmise sur tout le Golan syrien, il est soutenu en cela par une solide et influente frange sioniste de sa population. D’ailleurs, la colonisation forcée de terres palestiniennes en Cisjordanie s’est accélérée depuis le 7 octobre 2023.
Sur le plan international, le soutien inconditionnel de Donald Trump aux dirigeants israéliens, dont sa famille est proche, pourrait leur donner envie d’étendre davantage le territoire israélien dans un avenir proche. Quant aux capitales arabes, elles laisseraient faire. Les populations arabes compatissent bien sûr aux malheurs des Palestiniens. Mais leurs gouvernements n’ont que les mots pour leur venir en aide, et il y a heureusement le soutien humanitaire.
Quelle solution? La solution d’un État palestinien coexistant avec un État israélien est séduisante. Mais pas sûr que les intéressés le veuillent vraiment.
Gilles
Actuailes n°186 - 29 janvier
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