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La Maestà de Cimabue: un trésor de l’art médiéval

11-03-2025 à 13:09:12

Une maestà est une représentation de la Vierge «en majesté»,avec l’Enfant Jésus. Celle de Cimabue, exposée au musée du Louvre, est une peinture remarquable du xiiiᵉ siècle, où Marie apparaît entourée de six anges. 

La Vierge Marie est représentée assise sur un grand trône, tenant l’Enfant Jésus sur ses genoux. Sa robe rose est recouverte d’un manteau bleu lumineux, peint en lapis-lazuli, une matière précieuse et rare. Le trône est disposé en biais, ce qui donne du relief à la composition. 

L’Enfant Jésus est représenté comme un adulte en miniature, comme on le faisait généralement à l’époque, avec un geste de bénédiction. Il tient un parchemin dans sa main gauche, symbolisant la parole divine qu’il apporte aux hommes. Les six anges, aux longs cheveux ondulés, affichent des expressions douces. Ils portent des ailes aux nuances de rose et de bleu. 

Le cadre est orné de vingt-sixmédaillons représentant le Christ, des anges, des prophètes et des saints. Les attitudes des personnages sont toutes différentes. 

Une nouvelle manière de peindre 

À l’époque de Cimabue, les peintres s’appuyaient sur des modèles provenant essentiellement de l’art byzantin, caractérisés par des figures plutôt rigides. 

L’or du fond est une matière précieuse utilisée pour montrer le caractère divin de la représentation. On le retrouve dans les icônes. 

Cimabue innove par rapport à l’art byzantin en donnant à ses personnages des expressions plus humaines. Dans cette Maestà, la Vierge Marie est représentée avec un regard empreint de gravité, tenant tendrement l’Enfant Jésus. Cette approche rend la scène plus proche des spectateurs. Elle témoigne de l’évolution de l’art médiéval vers des représentations plus humaines et réalistes. 

Une influence byzantine encore présente 

La bordure rouge du tableau est ornée de motifs rappelant des écritures arabes, que l’on appelle «pseudo-inscriptions», mais qui ne signifient rien. Un textile aux motifs orientaux recouvre le dossier du trône. Ces éléments reflètent les échanges culturels entre l’Italie et l’Orient à cette époque. 

Sophie Roubertie

Actuailes n°188 - 12 mars 2025


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