Coup de tonnerre sur le Qatar

Immeubles ultra-modernes aux reflets scintillants, voitures sportives paradant dans des rues citadines aux allures d’autoroutes, hôtels de luxe où défilent les influenceurs, vie de farniente éblouie de soleil, paix assurée: telle est l’image que renvoyait le Qatar.  

Et pourtant, le 9 septembre dernier, plusieurs explosions ont retenti en plein de cœur de la capitale, Doha, brisant la sérénité de l’après-midi. Que s’est-il passé? 

Jeune pays, devenu indépendant en 1971, le Qatar cherche, depuis lors, à devenir une puissance régionale. Il étend son influence grâce à ses colossaux investissements financiers à l’étrangers, un jeu habile d’alliances tous azimuts, une relative indépendance de sa diplomatie et l’affichage de sa neutralité. Dès lors, les autorités qatariennes ont régulièrement accueilli sur leur sol des pourparlers de paix et joué les médiateurs entre parties belligérantes.  

Ce 9 septembre 

Dans ce contexte, le Qatar unit ses efforts aux tentatives de paix entre Israël et le Hamas, en guerre depuis 2023 dans la bande de Gaza, en Palestine. On se rappelle que le Hamas est un groupe politique, musulman et paramilitaire qui dirige Gaza d’une main de fer. 

Le 9 septembre dernier, à Doha, des représentants du Hamas discutaient d’une proposition de paix en Palestine, proposée par les États-Unis. C’est à ce moment-là, vers 16h00, que leur lieu de réunion a été bombardé par des missiles israéliens. En sabotant ces pourparlers, Israël a fait ainsi la démonstration de sa réticence à la conclusion d’un accord de paix en Palestine, même si, aujourd’hui, il y est contraint. 

Les Qatariens sont très remontés contre ce bombardement ciblé, sans dommage collatéral, bien qu’il ait eu lieu au beau milieu d’un quartier d’habitation. Et pour cause: la souveraineté du pays a été violée. C’est ce qui les touche le plus, alors qu’ils sont en quête de respectabilité et d’influence au plan international. Cette agression a montré que certains États, dont Israël, ne les prennent pas au sérieux. Elle aussi fait état de l’impuissance des autorités qatariennes à défendre leur pays. Leur honneur en a pris un coup. 

Le Qatar et les États-Unis 

En quête de protecteur, Doha a obtenu de Washington le renouvellement de l’assurance que les États-Unis protègeront le Qatar en cas d’agression. Le président Trump a signé un décret en ce sens, le 1er octobre… 

… sauf que l’allié le plus proche des États-Unis est Israël. Alors, que se passerait-il si Tel-Aviv se tournait vers Washington pour lui demander son soutien afin de bombarder à nouveau le Qatar? 

Le savais-tu?  

La puissance financière du Qatar à l’étranger est colossale. Rien qu’à Paris, les Qatariens possèdent au moins le club Paris-Saint Germain, les hôtels Peninsula, Royal Monceau, Landolfo-Carcano, Kinski, Lambert, Gray d’Albion… et ils détiennent des parts non négligeables dans plusieurs grandes entreprises françaises. 

Gilles  

Actuailes n°196 - 8 octobre 2025