À l’ONU rien ne va plus?

Lors de la 80e assemblée générale fin septembre au siège de New York (présence de tous les pays), le président Trump a dénoncé le bilan sécuritaire «médiocre» de l’ONU tout en vantant le rôle de médiateur qu’il jouerait. 

L’Organisation des Nations unies a été créée à San Francisco le 24 octobre 1945, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Les dirigeants des 5 pays vainqueurs1 s’entendirent pour créer une organisation internationale de concertation et d’action afin de prévenir toute nouvelle crise. 

L’ONU est complexe 

Elle compte aujourd’hui 193 pays et 2 observateurs (Vatican et Palestine). Elle coopère avec une quinzaine d’agences spécialisées (ex: l’Agence internationale de l’énergie atomique, connue pour ses rapports sur les travaux nucléaires iraniens) et anime de nombreux programmes d’aide.  

Une organisation au potentiel vertueux indubitable 

Vouloir offrir à tous les pays l’opportunité d’échanger dans un cadre officiel et régulier pour faire valoir leurs points de vue est louable, d’autant que les besoins de concertation et d’aide augmentent. Les crises se sont en effet multipliées depuis 1945: sécuritaires (une centaine de conflits actuellement – plus grand nombre depuis 1945), catastrophes naturelles (inondations ou séismes comme à Haïti en 2010: 100 000 morts), famines (souvent causées ou aggravées par des guerres), ou «sanitaires» comme la covid.  

Malgré des efforts pour apporter la paix ou soigner les maux des populations, un nombre croissant d’acteurs (pays, ONG…) rapportent de nombreux dysfonctionnements: efficacité limitée des opérations de maintien de la paix (60000 «casques bleus» – comme on les appelle – sont déployés dans une dizaine de pays sur 4 continents), corruption, résultats douteux des programmes d’aide.  

Le budget de l’ONU 

Il est essentiel pour assurer son fonctionnement. Les États-Unis s’y intéressent de près, puisque leur contribution est de plus de 20% (ils vont la réduire). L’ONU prépare une réforme: baptisée «ONU 80», elle s’accompagnera d’économies de fonctionnement (-15% pour 2026) et vise une efficacité accrue en interne ou dans l’exécution de ses missions sur le terrain (les «mandats» en précisent les but et modalités).   

Sur le sujet brûlant de Gaza, priorité de l’ONU, on peut constater – en contraste avec l’impuissance onusienne – les efforts déployés par l’administration américaine pour imposer un plan de paix. Depuis l’offensive lancée par Israël en réponse à l’attaque terroriste du Hamas du 7octobre 2023 (1139 morts), au moins 200000 Palestiniens ont été tués ou blessés2 sans compter des milliers de réfugiés. En revanche, on peut se réjouir des initiatives prises pour apporter la paix au Levant, comme en Ukraine. 

Le savais-tu? 

Depuis le 30 septembre minuit, le gouvernement américain est à l’arrêt, en «shutdown» (gel des paiements étatiques). Il résulte d’un désaccord entre Républicains et Démocrates sur les priorités budgétaires. Conséquence: la majorité des fonctionnaires n’ont plus le droit de travailler, hors ceux qui tiennent des postes essentiels au fonctionnement minimum de l’État et à la sécurité (les militaires). Depuis 1976, il y a eu 10 shutdowns, le dernier remontant à 2019: 35 jours ! Cela fait long sans salaire…  

Oncle Tom

Actuailes n°196 - 8 octobre 2025