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L'affaire Lambert un débat toujours aussi douloureux

L'affaire Lambert un débat toujours aussi douloureux

14-05-2019 à 20:46:00

Depuis un grave accident de voiture en 2008, Vincent Lambert, 42 ans, est hospitalisé 
à Reims : il ne parle plus, ne communique plus, ne peut ni boire ni manger et semble 
dans un état de conscience très faible.

 

Sa famille se dispute depuis plus de dix ans : les uns (son épouse, certains de ses frères et sœurs) souhaitent que l’on cesse de l’alimenter et de l’hydrater afin de le laisser mourir, les autres (ses parents et une sœur) se battent au contraire pour que les médecins continuent leurs soins puisqu’il ne souffre d’aucune maladie et n’est pas en fin de vie.

La loi Léonetti du 22 avril 2005 prévoit que les médecins, en respectant une procédure très précise, peuvent « décider de limiter ou d’arrêter un traitement inutile, disproportionné ou n’ayant d’autre objet que la seule prolongation artificielle de la vie ». Pour prendre une telle décision, les médecins doivent tenir compte de l’avis du patient, de ses proches et des souhaits qu’il a pu formuler lorsqu’il était en bonne santé.

Les médecins ont ainsi annoncé leur décision d’arrêter les soins prodigués à Vincent Lambert au cours de la semaine du 20 mai. Le Conseil d’État français (dernier niveau de juridiction compétente pour ces sujets) a déclaré le 24 avril dernier que la décision prise par les médecins était conforme à la loi Léonetti.

Mais les parents Lambert invoquent une décision rendue début mai par le Comité international des Droits des personnes handicapées de l’ONU (le CIDPH) qui a demandé à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins.

Le ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a indiqué qu’elle répondrait au CIDPH, mais que la France n’était pas obligée de respecter cette décision. Reste à savoir si, malgré tout, celle-ci ainsi que les recours que vont présenter les parents vont empêcher l’arrêt des soins prévu dans quelques jours…

Décider l’arrêt de l’alimentation, de l’hydratation et des soins à une personne n’est pas neutre : il s’agit tout simplement de préserver ou d’ôter la vie. Depuis dix ans, nous observons que les différents organismes (CIDPH, ordre des médecins, Conseil d’État) qui en débattent ne sont pas du même avis. Pourquoi ? Et surtout qui prendra la responsabilité de la décision finale ?

 

Retrouvez les articles parus dans Actuailes :

– Point de vue médical sur l’affaire Vincent Lambert, n° 37 – ici !

- La CEDH juge l’arrêt des soins en 2015, n° 38 – ici !

 

Virginie Terrier

 

Actuailes n° 100 – 15 juin 2019


vincent lambert
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