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Poussée de fièvre au Liban !

Poussée de fièvre au Liban !

06-05-2020 à 06:39:00

Des manifestations violentes ont éclaté sur l’ensemble du territoire libanais dans un contexte de détresse économique et sociale inédite.

Des mouvements de rue de plus en plus violents et étendus


Après quelques semaines de calme en raison de la pandémie, les rues de plusieurs villes libanaises se sont embrasées ces derniers jours. En effet, le mouvement est monté
en puissance dans les villes de Tripoli, puis de Saïda et de Tyr, dans la vallée de la Bekaa, à Beyrouth et dans le sud du pays. Les banques et les symboles de l’autorité de l’État (tels que les voitures de police ou les unités militaires) sont particulièrement visés. Routes et rues bloquées, jets de pierres, incendies… les scènes de guérilla urbaine se sont multipliées.


« Plus rien à perdre »
Les mouvements de contestation sociale contre les insuffisances des gouvernements en place, appelés Hirak1, n’ont pas épargné le Liban ces derniers mois (cf. Actuailes n° 106).
Aujourd’hui, ce ne sont cependant plus les classes moyennes éduquées de la « contestation en chantant » qui descendent dans les rues mais les classes populaires. Déjà affaiblies par un décrochage de la valeur de la livre libanaise, les familles sont frappées par une augmentation spectaculaire du prix des denrées de base (le
prix de produits comme la farine, le sucre, le riz, a augmenté de plus de 50 % durant l’année écoulée ! ) et ne voient pas d’autre recours qu’une « révolte de la faim » en l’absence de véritables réformes et gestes politiques efficaces.


Au risque de la manipulation politique et de possibles dérapages
Il ne fait pas de doute que plusieurs rassemblements ont déjà été orchestrés même si l’essentiel des manifestations ont été spontanées. Les opposants au nouveau gouvernement et les
mouvements sensibles aux influences étrangères pourraient essayer de profiter de cette dégradation de la situation. De surcroît, face à des évolutions de plus en plus inquiétantes en termes de sécurité publique, ce sont les Forces armées libanaises (FAL) qui sont de plus en plus mises en première ligne, y compris par les manifestants, ce qui rend la situation porteuse de risques croissants.


Au-delà du spectre de la covid-19, la crise que vivent nos amis libanais appelle l’attention et l’appui de la France et de chacun d’entre nous.

Abu Numas

1. Ce terme donne une idée de nouveau mouvement – ces mouvements fleurissent depuis octobre 2019 dans de nombreux pays arabes allant de l’Algérie à l’Irak en passant par le Maroc ou le Koweït.

Actuailes n° 115 – 6 mai 2020


liban
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