Après de longues semaines froides, puis douces et ensoleillées en confinement, la majorité de notre pays a entamé le « déconfinement » dans des conditions climatiques bien plus difficiles : précipitations importantes, températures en baisse…
Un épisode bien vite mis au crédit des fameux « saints de glace » : les saints Mamert, Pancrace et Servais, fêtés les 11, 12 et 13 mai, et dont la tradition veut que les fêtes coïncident avec un épisode de gelées pouvant menacer nombre de plantations.
En réalité, cet épisode froid et pluvieux n’est pas une revanche de saints qui auraient une dent contre les producteurs de vins ou de fruits ni, comme ont pu l’évoquer certains, dû au passage régulier des poussières d’une comète entre la Terre et le Soleil, qui la refroidirait quelques jours.
En effet, ce phénomène devrait alors se produire non seulement en France, mais aussi en Afrique ou en Chine, et ce n’est pas le cas.
En revanche, les mois d’avril et de mai correspondent en Europe à une date d’équilibre entre les saisons froides et chaudes. Le nord de l’Europe peut être encore très froid, tandis que les températures dans le sud de l’Europe et le nord de l’Afrique peuvent être bien plus élevées. Les phénomènes de refroidissement qu’il est possible d’observer jusqu’à la mi-mai sont dus à la bascule de masses d’air froid et chaud de ces régions.
Après le mois de mai, le réchauffement au nord de l’Europe fait que nous remarquons beaucoup moins ces phénomènes. Mais qu’est-ce qui peut faire bouger des masses d’air ? Nous avions vu dans le n° 73 d’Actuailes comment se formaient les cyclones tropicaux. De la même manière, les différences de pression dans l’atmosphère au-dessus de l’océan Atlantique déplacent les masses d’air en Europe. C’est cela qui fait la pluie ou le beau temps au-dessus de nos têtes ! Un sujet dont les principes sont connus depuis plus d’un siècle, mais dont la complexité donne encore bien du travail aux météorologues…
De nombreux cigogneaux sont mortsà la suite des saints de glace. Petits encore, beaucoup n’ont pas survécu aux forts intempéries et aux températures froides (jusqu’à -1°C la nuit du 11 mai). Un ornithologue de Moselle, Dominique Klein, rapporte : « Des nids étaient inondés. Et les parents devaient continuer à aller chercher à manger, jusqu’à huit fois par jour. Parfois, les parents se débarrassent des cigogneaux morts. »
Vous pouvez surveiller ces cigognes grâce à une webcam braquée sur un nid à Sarralbe en Lorraine
Louis Fernand
Actuailes n° 116 - 20 mai 2020
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