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Au plus vite ou au plus court ?

Au plus vite ou au plus court ?

24-11-2020 à 21:14:00

Le Vendée Globe, cette course à la voile autour du monde, a débuté il y a quelques jours.
Trente-trois bateaux et autant de skippers solitaires ont pris le départ de cette aventure et vont essayer de boucler le tour du globe au plus vite.

En regardant leur parcours, on ne peut que s’étonner : pourquoi ne pas aller au plus court vers le sud de l’Afrique au lieu de
raser la côte brésilienne ? Deux raisons principales à cela : les vents dominants sur le trajet et la façon dont les bateaux sont conçus.

Commençons par les bateaux : quand on navigue à la voile, progresser dans la direction du vent n’est pas impossible mais prend beaucoup de temps et d’efforts. En revanche, se laisser pousser par le vent est beaucoup plus rapide ! D’autant que les bateaux du Vendée Globe sont spécifiquement conçus pour atteindre des vitesses très élevées dans ces conditions : cela n’a plus de secret pour vous depuis Actuailes n° 64. L’objectif des skippers est donc de chercher la route qui leur permettra d’avoir le vent le plus favorable possible.

Car, quand on traverse un océan, le vent ne souffle pas toujours dans la même direction ni à la même vitesse ! Très simplement, on remarque que le vent tourne autour de zones particulières, appelées anticyclones. Dans l’océan atlantique, il y a deux anticyclones : celui des Açores, positionné au large de l’Europe, et celui de Sainte-Hélène, positionné au sud de l’Afrique, proche de la fameuse île où fut exilé Napoléon. Et, phénomène intéressant, les vents tournent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Nord, alors qu’ils tournent dans le sens inverse dans l’hémisphère Sud !

Regardez maintenant la carte : vous voyez que, pour aller vers le sud avec des vents porteurs, le moyen le plus simple est bien de passer au ras de l’Afrique tant qu’on est dans l’hémisphère Nord, puis partir au large du Brésil pour retrouver des vents dans la bonne direction pour revenir vers le cap de Bonne-Espérance ! Si on passe trop près de l’Afrique, les vents sont contraires ; si on passe en plein milieu de l’océan, on risque de traverser l’anticyclone, donc de se retrouver sans vent…

Les skippers sont aidés aujourd’hui par les stations météorologiques qui leur fournissent des cartes des vents pour leur zone. Cela leur permet d’optimiser la route à prendre, puis d’adapter le réglage de leurs voiles aux vents qu’ils rencontrent… Et de recommencer sans cesse pour être toujours le plus rapide. Le tout dans un espace très limité avec, sans cesse, du bruit et de l’eau. On est loin d’une croisière reposante !

Malo du Bretoux

Actuailes n° 123 - 25 novembre 2020


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