De la neige un 1er avril ? Non, ce n’était pas un poisson d’avril ! Le dicton : « En avril ne te découvre pas d’un fil ! » n’a jamais eu autant de sens qu’en ce début de mois !
Vous avez sans doute remarqué l’épisode très froid de ces derniers jours après de belles journées douces et ensoleillées. En effet, une masse d’air venue d’Arctique progresse sur la France depuis le jeudi 31 mars. Des chutes de neige et des gelées généralisées quasiment sur toute la France : on se croirait en plein mois de janvier.
En réalité, du gel ou de la neige début avril n’a rien d’exceptionnel. En revanche, perdre 20 °C en quelques jours n’est pas habituel. Et ces fortes fluctuations de température inquiètent les cultivateurs. Cet épisode rappelle la vague de froid de l’an dernier (Actuailes n° 130) qui avait endommagé nombre de cultures, de vignes, d’arbres fruitiers, épisode reconnu « calamité agricole » par le ministère de l’Agriculture.
Souvenez-vous, les jeunes pousses, les feuilles et les fleurs qui donneront des fruits ont tout juste éclos en ce début de printemps. La nature reprend vie après la dormance de l’hiver. Et le gel peut brûler ces jeunes pousses, fragilisant la plante et diminuant la production.
Mais, cette année, le stade de la culture est légèrement moins en avance qu’en 2021, les cultivateurs restent optimistes et les températures devraient remonter dès le mercredi 6 avril. Ce très léger décalage de maturité peut laisser espérer une moindre fragilité.
Dans le cas d’un gel destructeur, une solution sera de ressemer, pour les betteraves, par exemple. Quant aux vignes, le développement n’est pas assez avancé, les bourgeons sont encore en phase hivernal (sauf pour quelques cépages précoces), les dégâts seront très légers, voire inexistants.
En ce qui concerne les arbres fruitiers, tels que cerisiers, abricotiers ou pêchers, la perte peut être importante en fonction du stade des bourgeons. Pour certaines céréales comme le colza, la situation est plus préoccupante.
Cultivateurs et arboriculteurs se sont armés pour protéger leurs cultures avec des bâches, des bougies de chaleur, des brassages d’air… mais cela est très coûteux et le gel du printemps 2021 a beaucoup affaibli les trésoreries…
Heureusement, les températures vont remonter cette semaine et nous pourrons profiter d’un peu plus de soleil à Pâques.
Clémence de Gastines
Actuailes n°145 - 6 avril 2022
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