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Bénéfice record pour l'armateur CMA-CGM

Bénéfice record pour l'armateur CMA-CGM

14-03-2023 à 14:08:00

Avec 23 milliards d’euros, l’armateur français CMA-CGM enregistre en 2022 l’un des plus importants bénéfices jamais réalisé par une entreprise française.

Basé à Marseille et présent dans 160 pays, le groupe CMA-CGM est le troisième armateur mondial. L’entreprise dispose de 590 navires qui desservent 420 ports et 750 entrepôts dans le monde. Elle dispose de bateaux gigantesques, comme le Antoine de Saint-Exupéry, capable d’emporter 20 000 conteneurs.

Le commerce maritime

Le commerce maritime est la pierre angulaire du commerce mondial, transportant 80 % du fret de la planète. Cette activité a été multipliée par 5 en 50 ans, grâce à l’explosion des échanges entre la Chine et le reste du monde. D’ailleurs, à l’exception de Rotterdam en Hollande, les 10 plus grands ports mondiaux sont en Asie. La généralisation du conteneur (voir Actuailes n° 130 du 14 avril 2021) a permis cette accélération. On estime que 600 millions de conteneurs sont transportés chaque année. Suite à la crise sanitaire, le fret maritime avait chuté fortement. Il est depuis reparti en flèche, avec une très forte hausse des prix. Ainsi, le tarif d’un conteneur a grimpé en 2022 jusqu’à 10 000 dollars au départ de la Chine, expliquant les profits gigantesques de CMA-CGM.

Une entreprise familiale

CMA-CGM appartient à 75 % à la famille Saadé, famille franco-libanaise originaire de Syrie, qui a très tôt été convaincue par le conteneur. Ayant dû fuir en 1978 le Liban en guerre, ils commencent avec un seul navire et 4 employés. Mais le fondateur, Jacques Saadé, pressent très tôt que l’Asie va devenir l’atelier du monde. Il ouvre donc en 1986 la première ligne entre l’Europe du Nord et l’Asie. Le groupe va alors s’imposer comme un leader mondial. Les immenses bénéfices dégagés ont été intégralement réinvestis afin de diversifier le groupe dans le secteur des médias, du transport routier et ferroviaire et dans le transport aérien, avec l’acquisition de 8 avions.

Il s’agit donc d’une formidable réussite familiale et collective, dont la France est très fière.

Le savais-tu ?

Si tu as croisé les immenses porte-conteneurs, tu auras peut-être remarqué qu’ils arborent des drapeaux de pays peu connus. Pourtant, les plus grands armateurs sont suisse, danois, chinois, français ou allemand. Et les plus grands ports sont en Asie, en Europe ou aux États-Unis. Nous devrions donc trouver des pavillons de ces pays. Or ce n’est pas du tout le cas.

Dans le transport maritime, le pavillon désigne l’État dans lequel la compagnie maritime a immatriculé ses navires. Les bateaux vont donc être liés aux lois de ces pays, qui ne sont pas du tout les mêmes en termes d’impôts, de sécurité du navire ou de droit du travail pour les équipages. Les compagnies ont donc massivement recours à des pavillons de complaisance, sans aucun lien entre le port d’attache du navire, la nationalité de l’entreprise et le pavillon arboré. Cela explique que les trois principaux pays d’immatriculation soient le Panama, le Libéria puis les Îles Marshall.

André Lefort

Actuailes n°159 - 15 mars 2023


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