Bordeaux, champagne, bourgogne ou encore côtes-du-Rhône sont des vins français mondialement connus.
Et, cette année, les vendanges ont été bonnes, permettant à la France de devenir le premier producteur de vin au monde. Cette première place était auparavant tenue par l’Italie. Mais ce pays a été touché par des orages et de fortes pluies qui ont abîmé les raisins. La production y a donc baissé de 12%, alors qu’en France elle était stable. Les récoltes ont également été mauvaises en Espagne, en Grèce, au Chili et en Australie.
Une histoire ancienne
La culture de la vigne a été introduite en France par les Grecs, au VIe siècle avant J.-C. Le vin est alors apprécié des Gaulois qui vont le produire, ou en acheter aux Romains. Il était souvent payé sous forme de troc, les Gaulois recevant leurs amphores de vin en donnant aux Romains du bétail, des céréales ou des esclaves.
Les vignobles se sont rapidement développés dans le Bordelais, le Languedoc, la vallée du Rhône et surtout en région parisienne, qui sera longtemps la principale région viticole française. Au Moyen Âge, les choses évoluent avec l’arrivée du cidre en Bretagne et en Normandie. Les vignes y sont alors arrachées pour être remplacées par des pommiers. Afin de produire le vin indispensable à la messe, de nombreuses abbayes produisent du vin et assurent son développement.
Réservé au début aux personnes les plus riches, le vin va progressivement se démocratiser. Il sera longtemps la seule boisson stockable et sûre, l’eau étant souvent polluée. Son taux d’alcool est faible. Le vin va être progressivement concurrencé par la bière, le thé, le café et l’eau courante et potable.
Un fleuron français
Les vignobles français sont réputés dans le monde entier.
La qualité des vins est liée au climat, aux sols et aux hommes qui produisent le vin. En effet, les hommes jouent un rôle important à chaque étape de la production. Les vignobles les plus connus et importants sont situés dans le Bordelais, le Sud-Ouest, la Provence, la vallée du Rhône et celle de la Loire, la Champagne ou encore l’Alsace. On y produit des vins blancs, rouges ou rosés, mais aussi des alcools forts comme le cognac ou des vins pétillants comme le champagne.
Le vin fait donc partie du patrimoine français et joue un rôle économique important. Il est exporté pour être vendu dans le monde entier où boire du vin français est prestigieux. De nombreux emplois sont liés au vin, que ce soit dans de petites exploitations ou dans de grands groupes, comme les maisons de champagne. Les métiers y sont variés, du vendangeur au vigneron, en passant par l’œnologue qui va superviser toutes les étapes de la fabrication, appelée vinification.
La concurrence
Le vin français doit s’adapter aux nouveaux goûts des consommateurs. Ils cherchent des vins de meilleure qualité qu’ils acceptent de payer plus cher, d’autant qu’ils en achètent moins. Ainsi, même s’ils restent les plus grands consommateurs de vin au monde, les Français ont divisé leur consommation par 3 en 60 ans. Les vins rouges restent les plus vendus, mais les vins blancs, et surtout rosés, progressent beaucoup. Longtemps méprisé comme un vin médiocre, le rosé a connu un essor fulgurant, au point que les viticulteurs de Provence n’arrivent pas à satisfaire tous leurs clients.
Toutefois, les vins français doivent affronter la concurrence des vins dits du «nouveau monde»: Chili, Argentine, Afrique du Sud ou Australie. Ils sont souvent plus abordables financièrement, et ont beaucoup amélioré leur qualité. Le vin subit également la concurrence de la bière, surtout chez les jeunes.
Cela explique la crise que connaît actuellement le Bordelais. Les vins de Bordeaux les moins prestigieux et de qualité moyenne ont beaucoup de mal à se vendre. Près de 10000 hectares de vignes vont être arrachés car rien ne sert de produire un vin qui ne se vend plus.
L’avenir
Le vin devrait rester un fleuron français, tant sa réputation est forte dans le monde entier. Il devrait en revanche continuer à s’adapter aux changements de goût des consommateurs qui boivent plus de vins blancs, rosés et pétillants. Et ses grands crus de Bordeaux et de Bourgogne devraient continuer à faire rêver les amateurs.
Encarts
L’essor du rosé
Porté par des acteurs américains et une image de vacances et de fraîcheur, la consommation de vin rosé a explosé ces 15 dernières années. Et c’est le rosé de Provence qui se vend le mieux, surtout aux États-Unis. Alors que ce vin était autrefois peu réputé, il est aujourd’hui devenu un produit de luxe. De nouvelles vignes sont donc plantées afin de faire face à la demande.
Des prix record
Les vins anciens et prestigieux sont souvent vendus lors de ventes aux enchères. Pour des vins rares et extraordinaires, les prix peuvent s’envoler. Le record est tenu par une bouteille de Romanée-Conti (bourgogne) de l’année 1945, vendue 503 000 euros en 2018.
Les Hospices de Beaune
Le 19 novembre aura lieu la 163e vente de vins des Hospices de Beaune. Il s’agit de la plus célèbre vente de charité vinicole du monde qui réunit professionnels et connaisseurs chaque année le week-end du troisième dimanche de novembre. La ville est alors en fête, mais le point d’orgue est la vente aux enchères du dimanche après-midi. Les grands crus mis en vente servent à financer l’entretien du patrimoine et les projets médicaux des Hospices de Beaune.
Retrouvez le métier de maitre de chai présenté dans Actuailes n° 73 du 23 septembre 2017
Julien Magne
Actuailes n°167 - 15 septembre 2023
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