La semaine dernière, de nouvelles personnes ont été mises en examen par la justice française, suite au démantèlement du réseau de Mohamed Amra, du nom de ce criminel en cavale, arrêté le 22février en Roumanie après 9 mois d’enquête.
Il était la personne la plus recherchée d’Europe depuis son évasion spectaculaire et sanglante. Mohamed Amra, 30 ans, dit «la mouche», emprisonné en France pour de multiples crimes et délits, s’était évadé de prison le 14 mai dernier, lors d’un trajet en fourgon pénitentiaire. Des complices avaient attaqué le véhicule au niveau d’un péage d’autoroute, assassinant à bout portant deux gardiens, Fabrice Moello et Arnaud Garcia, et en blessant 3 autres. La scène, très choquante, avait été filmée par les caméras de sécurité et diffusée très largement sur les réseaux sociaux, obligeant la justice française à traiter cette affaire avec un niveau de priorité aussi rare que bienvenu.
De la Roumanie…
Depuis lors, aucune information ne filtrait, jusqu’à ce 22 février dernier, où la police roumaine a annoncé avoir arrêté Mohamed Amra à Bucarest, capitale de la Roumanie, dans laquelle il s’était «planqué» depuis quelques semaines, attendant une opération de chirurgie esthétique qui lui aurait permis de fuir ensuite en Colombie.
Bien qu’il ait proposé 2 millions d’euros en cryptomonnaies1 aux policiers roumains s’ils l’aidaient à s’évader à nouveau, 3 jours après, la Roumanie l’a extradé vers la France. Arrivé dans un jet Falcon et sous escorte du GIGN, il a été aussitôt mis en examen et incarcéré dans une prison ultra-sécurisée.
… à l’Espagne
Également le 22 février, la police espagnole a arrêté «Abé», un complice d’Amra qui se cachait depuis plusieurs mois dans une villa de luxe située près de Malaga dans le sud de l'Espagne; soupçonné d’être le cerveau du commando de l’évasion, il a été transféré en France la semaine dernière sous escorte du Raid.
Un travail européen
Pendant ces 9 mois d’enquête, les polices française et européennes ont déployé dans l’ombre toute la panoplie de leurs techniques; écoutes, analyses ADN, surveillance, filatures, ont permis d’arrêter en tout 28 personnes qui sont accusées de meurtre, complicité de meurtre, faux, etc. Plus de 150enquêteurs, dont ceux de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), en collaboration avec Europol et Interpol, démêlent encore les fils de cette bande. Il semblerait que son noyau, surnommé la «Black Manjak Family», rassemble de nombreux petits dealers issus de l’immigration ainsi que des proches et associés d’un rappeur nommé «Koba LaD».
Bien qu’on attende les jugements, cette affaire met d’ores et déjà en lumière l’incroyable facilité avec laquelle des bandes de «petites frappes», venant des banlieues de villes secondaires en Normandie, profitent du laxisme judiciaire et douanier pour évoluer très vite vers la criminalité internationale et le trafic de drogue entre l’Europe et l’Amérique du Sud.
(retrouvez l'article sur les cryptomonnaies dans Actuailes 187)
Siegfried
Actuailes n°188 - 12 mars 2025
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