Si l’épisode de Pearl Harbor marque encore vivement l’esprit des Américains, la scène politique américaine attire aujourd’hui davantage l’attention : en effet, la période actuelle est celle de la « transition ».
Transition qui court dès la fin de l’élection présidentielle de novembre dernier jusqu’à « l’inauguration » du 20 janvier 2017, date qui correspond à la prise de fonction du nouveau président et ce pour quatre ans. Pendant cette période, le « président-élu »1 Trump s’efforce de choisir ses plus proches collaborateurs, notamment les secrétaires (équivalent de nos ministres), mais pas seulement : des postes de directeurs d’agences étatiques et de hauts fonctionnaires sont également à pourvoir ; ce sont au total 4000 personnes qui doivent être remplacées dans l’administration actuelle. Le futur président se distingue par des choix inédits comme ceux, par exemple, désignant trois anciens généraux pour des postes généralement tenus par des civils (conseiller pour la Sécurité nationale, ministre de la Défense, et ministre de la Protection du territoire). Le critère de choix retenu est celui des compétences démontrées par les intéressés dans un milieu professionnel donné et non l’expérience politique.
Parallèlement, les équipes qui seront chargées des affaires politiques visitent les différents ministères pour s’instruire des dossiers importants, de manière à ce qu’il n’y ait pas de rupture dans la façon de gouverner le pays et de travailler sur les dossiers de portée internationale. Pour autant, cette période est assez ambigüe car, si le président actuel est toujours Obama, il ne peut plus vraiment prendre de décision politique majeure puisqu’il sait qu’en janvier il ne sera plus président ; a contrario, Trump n’a pas légalement le pouvoir de prendre des décisions, mais annonce déjà ce qu’il compte faire une fois installé à la Maison blanche (résidence et lieux de travail des présidents américains). Ainsi, sur de nombreux sujets, ce que le président actuel et son successeur disent constitue des messages contradictoires où il est difficile de trouver logique et continuité. À mesure que l’échéance du 20 janvier approche, Obama vise donc surtout à mettre en valeur ce qu’il a fait pour son pays, ce qu’on appelle le « legacy » (ce qu’on laisse après son départ).
1. Nom donné au futur président entre le résultat des élections et sa prise de fonction officielle.
Actuailes n° 61 – 14 décembre 2016
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