La PME GM&S subit un effet de la baisse de son carnet de commande et menace de fermer. Les salariés, eux, sont au bord du désespoir.
L’image a été relayée par l’ensemble des médias : des bonbonnes de gaz attachées à une installation industrielle sur laquelle il est écrit : « On va tout péter ». Les 279 salariés de l’usine GM&S, implantée à La Souterraine (Creuse) sont en effet déterminés et prêts à des actions extrêmes pour sauver leurs emplois.
Ce site de production qui conçoit et réalise des pièces pour des constructeurs automobiles connaît des difficultés financières depuis 2008 et est menacée de fermeture si un repreneur ne propose pas rapidement un projet de rachat de l’entreprise.
Déjà en 2014, GM&S, alors référencé sous le nom d’Altia, avait été racheté par un homme d’affaires italien qui avait pour objectif de développer le chiffre d’affaires. Mais le volume de commandes passées par les clients de l’entreprise n’est aujourd’hui plus suffisant pour pérenniser l’activité de GM&S. Face à cet enjeu social et dans ce contexte d’élections législatives, le gouvernement s’est saisi du dossier. Et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a déclaré avoir obtenu un accord des deux principaux clients de l’équipementier, PSA et Renault, visant à faire passer leurs commandes de 10 à 12 millions d’euros pour PSA et de 5 à 10 millions d’euros pour Renault. Une action palliative qui ne répond pas aux problèmes de fond.
En effet, GM&S fait partie de ces entreprises qui sont trop dépendantes de l’activité d’un ou de deux gros clients. Si ces clients commandent moins, le chiffre d’affaires décroit de façon significative. Or, PSA et Renault sont des multinationales qui produisent à l’étranger et qui se fournissent à proximité de leurs centres de production, pour des raisons évidentes de coûts logistiques.
L’équipementier automobile GM&S exportant peu ses produits est donc d’autant plus touché. Enfin, dans un contexte de mondialisation, l’entreprise, de petite taille, subit la concurrence des équipementiers allemands, qui se distinguent par leur couverture géographique et la qualité haut de gamme de leurs produits.
Au milieu de ces incertitudes et de ces enjeux, point peut-être une lueur d’espoir pour les salariés de GM&S : un richissime homme d’affaires français, Jean-Jacques Frey, propose de reprendre l’entreprise. Les salariés ont repris l’activité le 29 mai, suspendus à la décision du tribunal de commerce de Poitiers, devant se prononcer en faveur de la liquidation judiciaire de l’entreprise ou du projet de reprise par Monsieur Frey…
Mikaël de Talhouët
Actuailes n° 71 – 8 juin 2017
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