Après six mois de combats, la ville de Syrte, en Lybie, a été reprise aux djihadistes de L’État islamique, le 6 décembre. Les Libyens sont-ils pour autant sortis d’affaire ? Je vous laisse en juger…
Un peu d’histoire récente…
En 2011, le monde arabe est secoué par des mouvements de protestation populaire. C’est ce qu’on appelle le « printemps arabe ». À l’époque, la Libye est dirigée par le général Khadafi. Les rebelles le renversent. Il est tué. Sans chef, le pays s’enfonce dans la guerre civile. Deux gouvernements se disputent la Lybie. Dans ce contexte chaotique, les islamistes de tout bord (État islamique, Al-Qaïda) profitent de la situation pour se développer.
Face à ce danger, les puissances mondiales poussent à la formation d’un nouveau gouvernement. En mars 2016, Fayez al-Sarraj forme un gouvernement « d’union nationale », c’est-à-dire un gouvernement qui regroupe la plupart des tendances du pays. Ce sont les milices dirigées par ce gouvernement qui ont dernièrement repris Syrte.
Pour autant, la situation est toujours chaotique…
Le gouvernement n’a pas de véritable armée. L’armée nationale libyenne est commandée par le général Haftar qui dépend d’un gouvernement qui s’oppose à celui de Fayez al-Sarraj. C’est le gouvernement de Tobrouk.Les miliciens sur lesquels le gouvernement de Sarraj s’est appuyé sont aussi des islamistes, dont certains se réclament d’Al-Qaïda. Pour beaucoup, ces milices sont des tribus. Elles cherchent avant tout leur propre intérêt : espace territorial, pouvoir, argent, pétrole… Par ailleurs, les djihadistes de L’État islamique restent actifs dans le reste du pays, particulièrement dans le Sud.
Le pays est détruit. Les Libyens ne connaissent pas véritablement le vrai « travail ». Sous Khadafi, chaque Libyen recevait un peu d’argent de la part de l’État. Les denrées de base étaient à bas prix (farine, essence…).Dans ces conditions : quel avenir ?...
*En Argolide, dans le marais de Lerne, vivait une hydre, monstre aquatique à plusieurs têtes. Non seulement son haleine était fétide et mortelle, mais ses têtes une fois coupées repoussaient. Héraclès l’a combattue lors du deuxième de ses douze travaux. Tel nous apparaît le djihadisme…
Actuailes n° 61 – 14 décembre 2016
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