Lors d’une randonnée le 2 octobre 2016, Todd Orr tombe sur deux oursons et en réchappe malgré les attaques de leur mère. Outre Atlantique, les grandes forêts des États-Unis d’Amérique et du Canada offrent en effet un habitat propice à plus d’un million d’ours1.
Noir » (le plus répandu), « brun » (ou grizzli) ou « blanc » (polaire), les ours sont parfois difficiles à distinguer, un ours noir pouvant être marron et un grizzly, supposé marron, pouvant être noir.
L’ours noir des États-Unis peut peser jusqu’à 250 kilos (contre 700 pour un ours polaire). Il dispose d’une intelligence développée, semblable à celle du singe : l’un a été vu mettant un arbre en travers d’une rivière pour la traverser à sec ! Il communique par des mouvements corporels, des sons et des odeurs. L’ours noir est meilleur grimpeur que le grizzli. Il est plutôt peureux, et peut être très distrait : un ours est rentré dans un randonneur à l’arrêt, car son attention avait été captée par le bruit d’un torrent provenant d’une autre direction ! Très curieux, il est enfin capable de s’habituer facilement à de nouveaux environnements. C’est ainsi qu’attiré par la nourriture, il n’est plus rare d’en voir jusque dans des jardins ou des piscines privées, comme c’est arrivé encore récemment en Californie2!
La conséquence en est que l’homme a de plus en plus de chance d’en croiser3, qu’il souhaite en voir (comme dans un parc national) ou non ! Malgré son allure pataude, il faut garder à l’esprit qu’il peut parcourir quinze mètres en une seconde ! Dieu merci, contrairement à ce qu’on peut penser et à différentes légendes, les ours ont un comportement assez prévisible, ce qui donne de la valeur aux conseils donnés par ceux qui ont déjà vécu des rencontres imprévues : il est ainsi recommandé de s’éloigner lentement en faisant du bruit, voire de se munir d’un spray anti-ours.
Si les risques d’attaques sont possibles, celles qui sont fatales sont rarissimes : moins d’une personne par an en Amérique du Nord pour 750 000 ours noirs4. En cas d’attaque, il est amusant de voir que les experts d’aujourd’hui recommandent encore les pratiques des trappeurs d’autrefois (tel Davy Crockett sur l’image) : se faire le plus grand possible pour effrayer l’ours et, s’il faut se battre, ne pas hésiter à rendre les coups ! On peut aussi se coucher en faisant le mort. Il faut surtout veiller à ne pas vouloir trop approcher les oursons, le pire cas de figure étant de se retrouver entre une femelle et sa progéniture qu’elle défendrait férocement… Écoutons plutôt un célèbre vétérinaire et écrivain américain5 : « Il faut toujours respecter mère Nature, surtout lorsqu’elle pèse 200 kilos et protège son bébé. »
1. La chasse et l’extension des villes ont réduit leur population jusque dans les années 1970 avant que des lois de protection ne permettent un nouvel accroissement de leur population. En Europe, l’ours est un animal presque légendaire tant il y est rare : 15 000 dont une trentaine en France.
2. Voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=LoloIDwo1fU.
3. Sauf pendant les six à sept mois d’hibernation pendant lesquels l’ours se repose dans un quasi sommeil !
4. Soixante-sept personnes tuées depuis 1900 (wiseaboutbears.org).
5. James Rollins.
Actuailes numéro 57 du 5 octobre 2016
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