Fidèle une nouvelle fois à une de ses promesses de campagne, le président américain a annoncé que son pays se retirait de l’accord sur le nucléaire iranien.
Un accord historique…
Signé en juillet 2015 après douze ans de négociations, l’accord sur le nucléaire iranien visait à éviter que l’Iran obtienne la bombe atomique. En effet, contre une levée des sanctions économiques, l’Iran s’engageait à geler son programme nucléaire et à renoncer à son utilisation militaire. Le pays était devenu très pauvre, car de nombreuses nations interdisaient à leurs entreprises de faire du commerce avec l’Iran, c’est-à-dire à y vendre ou y acheter des produits. Dans le même temps, ce pays, qui dispose de scientifiques de très bon niveau, faisait peur à ses voisins en développant le nucléaire.
Qui avait suscité beaucoup d’espoir
Dans une région ravagée par les guerres (Irak, Syrie, Yémen) et où l’Iran a de nombreux ennemis (surtout Israël et l’Arabie saoudite), cet accord avait suscité le soulagement dans le monde entier. Les Iraniens y voyaient une occasion de sortir de l’isolement et de la crise économique.
Issu de l’ancienne civilisation perse, l’Iran est riche, car il dispose de nombreuses réserves de gaz et de pétrole. Sa population est éduquée. Les entreprises françaises y voyaient une excellente opportunité de développer leur activité sur place, par exemple Peugeot, Renault, Airbus ou Total. L’accord était garanti par une agence indépendante qui effectuait des inspections et qui a toujours affirmé que l’Iran respectait ses engagements.
Et maintenant ?
Sans surprise, Donald Trump est sorti de l’accord et a rétabli les sanctions économiques contre l’Iran. Les pays européens, mais aussi la Chine et la Russie, vont tout faire pour le sauver. Israël et l’Arabie saoudite, au contraire, se sont réjouis de cette décision.
Pour la comprendre, il faut se rappeler que Donald Trump est un ancien chef d’entreprise qui a bâti sa fortune sur la négociation. Mais la négociation à ses propres conditions, pas à celles des autres. Il reprochait à cet accord de permettre à l’Iran de s’enrichir et de financer ainsi des mouvements en guerre contre les intérêts américains ou de ses alliés, par exemple au Yémen ou en Syrie. Le président américain fait le pari qu’en appauvrissant le pays ce dernier va devoir renégocier dans des conditions moins avantageuses. L’exemple de la Corée du Nord semble donner raison à Donald Trump, mais le pari est risqué.
Julien Magne
Actuailes n° 85 – 16 mai 2018
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