Après avoir expliqué, dans le dernier numéro, leur origine et leur fonctionnement, revenons sur les débats en cours autour des vaccins.
Il existe actuellement un mouvement français remettant en cause l’intérêt de certains, voire de tous les vaccins, et la ministre de la Santé a annoncé une concertation dans les mois prochains à ce sujet. Quels sont les principaux sujets de débat ?
La liberté vaccinale : actuellement, les seuls vaccins obligatoires en France sont contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), et le vaccin anti-amarile dans les DOM-TOM. Certains autres vaccins sont recommandés, comme ceux contre la coqueluche ou l’haemophilus, qui peuvent éviter de graves maladies du nourrisson. Le souci est que l’on ne trouve plus aujourd’hui de vaccin contenant seulement le DTP, mais au moins un autre vaccin associé (haemophilus ou coqueluche au minimum). Même si l’on considère qu’il est raisonnable de faire ces vaccins supplémentaires, il n’est pas normal que l’on ne puisse pas avoir le choix. Les laboratoires pharmaceutiques qui fabriquent les vaccins sont accusés de vouloir imposer leurs produits.
Les adjuvants : ce sont des produits que l’on rajoute dans le vaccin pour rendre la réaction efficace : les plus polémiques sont les sels d’aluminium que l’on rajoute dans les vaccins inactivés (la bactérie ou le virus est tué et fragmenté pour la fabrication) comme le tétanos ou la polio. Il est possible (cela n’a pas encore été clairement démontré) qu’ils soient responsables d’une maladie très rare, la myofasciite à macrophages, qui provoque des douleurs, de la fatigue et des difficultés de concentration. Les « anti-vaccin » affirment que ceux-ci représentent un danger réel et qu’il faut trouver d’autres moyens de stimuler l’efficacité des vaccins, les autres pensent que le risque est minime alors que le vaccin protège d’un risque bien plus sérieux. Il est intéressant de noter que dans un vaccin il y a 0,6 mg d’aluminium alors qu’on estime que l’air, la nourriture et les déodorants en apportent chaque jour 3 à 15 mg.
La « survaccination » : chaque année, on propose de nouveaux vaccins, parfois contre des maladies courantes et relativement bénignes (comme la varicelle) : beaucoup de gens pensent que cela risque d’avoir des effets négatifs sur nos défenses naturelles et que les laboratoires pharmaceutiques ne cherchent que leur profit.
Il semble raisonnable de toujours revenir à la question essentielle : le rapport bénéfice-risque du vaccin. Quel est le risque de ce vaccin ? Quel est son bénéfice ? (protéger contre une maladie mortelle et fréquente statistiquement, par exemple.) Si le rapport est très positif, alors il est logique de vacciner, mais si le bénéfice est minime ou inexistant (la maladie en question est rarement grave ou il est facile de ne pas l’attraper), alors il ne faut pas oublier qu’il y a toujours un risque minime quand on vaccine, et ne pas le faire pour rien !
Actuailes n° 59 – 16 novembre 2016
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