Après dix années de règne sans partage de l’opérateur JCDecaux dans la capitale, le marché du VLS (vélo en libre-service) se diversifie.
Le vélo urbain se porte bien. À l’heure où les métropoles françaises sont congestionnées par le trafic automobile, les municipalités encouragent l’usage du vélo, moyen de transport écologique et peu coûteux. Sont apparues ainsi, il y a une quinzaine d’années, des flottes de vélos en libre-service, exploitées par des entreprises. Citons notamment JCDecaux, entreprise d’affi-chage public, pour le Vélib’ à Paris, la société de transport Transdev pour Vélomagg’ à Montpellier ou Vélocea à Vannes.
À Paris, JCDecaux a développé depuis 2007 un réseau riche aujourd’hui de plus de 18 000 vélos et 300 000 abonnés. Le contrat passé entre l’entreprise et la mairie de Paris lie l’exploitation des vélos en libre-service avec celle des panneaux d’affichage publicitaire de la ville. En clair, c’est la publicité qui a permis à JCDecaux de financer ce service de mobilité, le revenu lié à la location des vélos ne permettant pas à l’entreprise de rentrer dans ses frais.
Mais la mairie de Paris a décidé de faire jouer la concurrence en scindant ce modèle et, au terme d’un appel d’offres mettant en compétition plusieurs candidats, c’est finalement Smoove, une PME de Montpellier, qui l’emporte et qui va assurer l’exploitation de ces vélos en libre-service dans la capitale pour les dix prochaines années.
Pour autant, Smoove ne révolutionne pas tout et continuera de proposer aux Parisiens des vélos en libre-service disponibles en bornes. Un vrai changement pourrait venir du continent asiatique. C’est le cas de Gobee (basée à Hong-Kong), oBike (Singapour) et Ofo (Chine), dernière arrivée qui profite du changement de prestataire à Paris pour mettre en service ses vélos jaunes, plus légers et à l’utilisation plus pratique.
En effet, le vélo est en libre accès, identifiable via une application smartphone et un principe de géolocalisation. Quant au cadenas, l’utilisateur l’ouvre en scannant un QR code présent sur le vélo et le remet manuellement à l’arrivée. Le paiement se fait également par téléphone. Aucune caution n’est demandée et le forfait est plus que raisonnable pour des trajets citadins : 50 centimes pour vingt minutes.
La mairie de Paris est partagée face à la diversification du marché du VLS dans la capitale, qui devrait proposer davantage de vélos aux Parisiens à un prix très compétitif, mais aussi poser potentiellement des problèmes liés au stationnement de ces vélos et au vandalisme. Elle étudie la mise en place d’une redevance pour occupation commerciale de l’espace public.
Mikaël de Talhouët
Actuailes n° 78 – 13 décembre 2017
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