La découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, Salvador Dali (1904-1989)

Ce tableau représente, de façon très imagée, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. Inutile de chercher ici une réalité historique, tout est issu de l’imagination du peintre !

La bannière est à l’image de Marie, et c’est Gala, l’épouse du peintre, qui a pris la pose (depuis toujours, les artistes ont eu pour modèle des membres de leur famille, et l’on retrouve sous leurs traits des personnages historiques ou religieux). Le manteau de la Vierge, qui se détache du fond, comme en 3D, se prolonge en un étonnant drapé. Il devient vêtement de Christophe Colomb et se prolonge jusqu’au moine qui le suit, le visage caché. Le marin est un homme très jeune, comme ce continent, et pas l’homme d’âge mûr, au visage buriné *, qu’il devait être !

Les croix sont présentes partout dans ce tableau, symbolisant la christianisation du Nouveau Monde : sur les voiles de la caravelle qui accoste, dans le ciel, sur la crosse de l’évêque (peint en transparence à gauche du tableau), autour de lui, celle portée par le moine. Le Christ est sur la croix, il est vu de haut, en « plongée », à droite du tableau.

Le ciel et la mer, qui occupent une grande place dans l’œuvre, sont tourmentés, comme a dû l’être le voyage des aventuriers qui ont pris la mer vers une terre inconnue. De nombreuses hallebardes, en autant de traits verticaux, et des bannières rouges et jaunes, couleurs de la Catalogne chère à Dali, donnent une dimension de conquête à l’événement.

Tout en haut du tableau, on devine une piéta*. Reste un élément mystérieux : au premier plan, on dirait une carapace d’oursin…

*Visage buriné : ridé, aux traits marqués, comme travaillés au burin (un outil utilisé pour graver ou couper des métaux).

*Piéta : représentation de Marie qui tient son fils Jésus mort dans ses bras à la descente de croix.