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La question kurde

La question kurde

21-09-2016 à 00:06:14

Le 24 août, la Turquie a lancé une opération massive dans le nord de la Syrie. Sous prétexte de combattre les islamistes de Daesh, elle vise surtout les peshmergas (combattants kurdes), eux aussi opposés à Daesh.

Vous trouvez ça clair, vous ?

 

Un pays qui n’existe pas

L’identité kurde est un ciment fort qui unit les peuples par-delà les montagnes et les frontières. Pourtant, le Kurdistan n’a jamais vraiment été un pays, c’est-à-dire avec un État qui lui est propre. Jusqu’en 1920, il était une province divisée entre les empires perse et ottoman. À la chute de ce dernier et face aux revendications kurdes, les puissances occidentales promettent la création d’un grand État du Kurdistan. Mais, depuis 1923, la province est partagée entre l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie. Et ce jusqu’à aujourd’hui.

En 1980, en Turquie, le parti des Travailleurs kurdes (PKK), ravive la flamme du nationalisme et revendique l’indépendance auprès d’Ankara qui s’y oppose fermement. Dès lors, le PKK mène une action politique, militaire et terroriste. Dans les autres pays, les partis kurdes ont demandé l’autonomie de chaque minorité kurde, ce qui existe en Irak : c’est le Kurdistan irakien.

 

Et aujourd’hui ?

Les combattants du PKK turc s’entraînent dans des camps situés en Syrie et en Irak. Quelles que soient les revendications kurdes aujourd’hui (indépendance ou autonomie) aucun État n’accepte de les satisfaire. En effet, les zones kurdes sont stratégiques car riches en pétrole et en eau. Deux grands fleuves les traversent : le Tigre et l’Euphrate. C’est pourquoi les États veulent en garder le contrôle.

En 2014, quand Daesh envahit l’Irak et la Syrie, les Kurdes se joignent à la coalition internationale anti-Daesh menée par les États-Unis. Ainsi, ils espèrent, grâce à cette alliance, obtenir le soutien des grandes puissances et étendre leur territoire. Effectivement, les Kurdes ont gagné beaucoup de terrain.

Mais l’intervention de la Turquie en Syrie cet été et ses bombardements en Irak changent la donne. La Turquie veut éviter que le PYD syrien (proche du PKK) n’établisse un territoire continu en Syrie, ce qui donnerait puissance et espoir aux Kurdes. Cette opération turque met Washington dans l’embarras. La Turquie comme les Kurdes sont leurs alliés contre Daesh.

Que va-t-il se passer ? Difficile à dire.

Toujours est-il que la cause kurde est loin d’être résolue.

 

 

Actuailes n°56 – 21 septembre 2016

 

 

 

 

 

 


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