Le bonheur dans la rencontre

Lorsque j’entends le mot « bonheur », tout de suite me vient à l’esprit la recette que nous donne le Christ dans les béatitudes. « Il y a donc une recette ? », me direz vous. Il y en a une ! Qui n’empêche en rien de voir et de compatir à ce que subissent nos frères humains, qu’ils soient dans nos villages, à Manchester ou en Syrie… Il y en a une, dont les ingrédients sont sans cesse à rechercher, sinon ils risquent de disparaître, sans cesse il nous faut travailler à les faire pousser en nous… À chacun aussi de trouver la bonne mesure pour que lève la pâte.

Une pincée de pauvreté, quelques grains de douceur, une louche de miséricorde, une autre de justice, quelques cœurs purs, des artisans de paix… Mélangez le tout !

Mais tout cela n’est rien, si nous le vivons seul. Cela n’est rien, si nous ne partageons pas cette divine recette et le bonheur qui en résulte. Le vrai bonheur est dans la rencontre, dans l’échange d’un sourire peut-être, dans la relation à l’autre certainement. Un gâteau n’est vraiment bon que s’il est partagé, non ? Mais toute rencontre n’est-elle pas partielle si le Christ est absent de nos cœurs ? Celui qui met en nous ce désir de rencontre, de la relation à l’autre, c’est le Christ. C’est Lui et Lui seul qui sait faire lever la pâte pour que nos relations humaines deviennent bonheur. Car il reste un dernier ingrédient : celui qui lie tous les autres, celui qui dépasse toutes souffrances (sans les effacer, sans les nier), celui qui nous donne le courage de l’emporter sur la peur, la haine et le mal, celui qui permet d’avancer : « Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34).

Je laisse le dernier mot au père Pierre Talec. Dans L’Annonce du bonheur, il écrit : « L’Amour, voilà le sens et le fondement des béatitudes. Curieux ! Il n’y a pas de béatitude de l’Amour. On aurait pu avoir : Heureux ceux qui aiment, ils sont de Dieu. »

Père Aurélien

Actuailes n° 72 – 21 juin 2017