Après les attaques terroristes et tueries récentes, l’intensité du débat sur les armes à feu culmine avec l’implication du président Obama, ému début janvier à en pleurer sur un plateau télévisé. Elément de la culture américaine suscitant souvent l’incompréhension des étrangers, les armes constituent un sujet à considérer avec recul.
Historiquement, après une indépendance gagnée par des citoyens en armes, le « second amendement » (1791) précise que le « droit du peuple d’avoir des armes ne doit pas être enfreint ». Les États-Unis grandiront dans le mythe du shérif et de ses adjoints, citoyens armés de bonne foi, mais aussi armés pour la chasse qui reste avec le tir sportif une passion répandue !
Légalement, le « second amendement » perdure aujourd’hui en dépit d’un contexte très différent ! La législation permet d’acquérir facilement des armes avec cependant des différences entre États : on peut ainsi, dans le Wyoming, manger son hamburger à côté d’un quidam portant son pistolet à la ceinture, pas au Texas.
Dans les faits1, 30 000 personnes par an meurent par armes à feu (accident, homicide, suicide...). Ce triste bilan alimente des débats : les opposants aux armes dénoncent la relation entre des lois locales trop souples et la violence armée, quand leurs partisans défendent le « second amendement » avec deux arguments principaux : le droit de chacun à pouvoir se défendre2 et l’aspect dissuasif (un voleur hésiterait à dévaliser un magasin s’il sait le propriétaire ou des clients armés). Se heurtant à l’hostilité d’élus et de citoyens craignant l’atteinte à ces droits, le président pourrait imposer diverses règles, déjà critiquées car jugées insuffisantes ou démagogiques selon le camp.
Au-delà, des mesures de bon sens sembleraient effectivement utiles : contrôles systématisés des antécédents des acquéreurs, suivi des ventes entre eux... Enfin, si une arme est dangereuse, l’analyse des causes qui se conjuguent souvent pour conduire une personne à en faire un mauvais usage est nécessaire : pauvreté, solitude, extrémisme, addiction à des jeux vidéo ultra réalistes et violents sont autant de raisons qui demandent des réponses. Elles font pourtant moins débat lorsqu’il s’agit de réduire la violence.
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