Mais Louis XIV sait s’entourer de grands commis, qui l’assistent dans sa tâche, comme Colbert à l’économie ou Louvois à la guerre. Si l’un d’eux fait preuve d’insubordination, le roi n’hésite pas à le briser, comme Fouquet, surintendant des finances, qui finira sa vie en prison…
La gloire du monarque absolu…
Louis XIV quitte le Louvre, s’éloignant de la ville de Paris, mère de toutes les révoltes et séditions. Il s’installe à Versailles, dont le château construit selon ses directives symbolise le rayonnement de son règne et son goût pour les arts qu’il fera rayonner dans tous les domaines : lettres, peintures, sculpture, musique…
La gloire s’affirme également par les armes, sur tous les champs de bataille d’une Europe qui se dispute des territoires, des avantages économiques, des trônes avec une certaine légèreté. Louis impose la France, face à des coalitions de plus en plus puissantes qui lui conteste sa supériorité. Louis renforce ainsi le « pré carré » capétien, gagnant à la France une partie des Flandres et la Franche-Comté. Il impose également son petit-fils sur le trône d’Espagne.
Mais ces guerres épuisent la France. Les campagnes connaissent la misère et les notables sont écrasés d’impôts. Les protestants relèvent la tête : c’est la révolte des Cévennes, que le roi écrase sans ménagement.
La vieillesse d’un règne…
Louis XIV dira : « J’ai trop aimé la guerre… » Le pays est épuisé. Le peuple est las. La gloire du roi se ternit. Les malheurs s’accumulent sur lui : son fils, le Grand Dauphin, meurt en 1711, bientôt suivi par son petit-fils, le duc de Bourgogne. En abaissant le pouvoir des nobles et des corps constitués, Louis XIV a paradoxalement affaibli le régime : vienne un jour un roi faible, et c’est toute l’institution qui sera menacée… ainsi commence à se mettre en place le scénario qui conduira la France à la Révolution. Le vieux roi pressent ces dangers, comme le montre ses derniers conseils à son arrière-petit-fils, appelé à lui succéder : « mon cher enfant, vous allez être le plus grand roi du monde… ne m’imitez pas dans les guerres… Tâchez de soulager votre peuple autant que vous pourrez, ce que j’ai eu le malheur de ne pouvoir faire… »
Louis XIV entre en agonie, atteint de la gangrène. Le cardinal de Rohan lui donne les derniers sacrements. Le duc de La Force l’entend murmurer : « Mon Dieu, venez à mon aide, hâtez vous de me secourir… » et rendre l’âme.
« Je m’en vais messieurs, mais l’État demeurera toujours ! » avait déclaré quelques temps avant sa mort l’un des plus grands rois que la France ai connu.
enfance du petit roi
d’un pays troublé…
Le petit Louis naît à Saint-Germain-en-Laye en 1638. Son père – Louis XIII – meurt quand il n’a que cinq ans et son éducation passe pour très négligée. Pourtant, un valet de chambre, Pierre de La Porte, conscient des responsabilités qui incomberont au petit roi, lui enseigne les rudiments de sa tâche à venir et lui fait la lecture de textes historiques. Son enfance se déroule sur fond d’anarchie profonde – la Fronde, révolte des grands du royaume – et de division des esprits – restes des querelles religieuses. Louis sera marqué par cette fragilité du pouvoir royale, en butte aux intrigues et aux troubles publics.
La jeunesse d’un souverain
en quête d’autorité…
Pendant la minorité de Louis, c’est sa mère, Anne d’Autriche, qui exerce la régence aux côtés du cardinal de Mazarin, italien brillant et subtil, qui devine les qualités de son royal protégé : « Il se mettra en chemin un peu tard, mais il ira plus loin qu’un autre : il y a en lui de l’étoffe de quoi faire quatre rois et un galant homme. » Mazarin parfait la formation du jeune monarque, tout en le mettant en garde contre les pièges et les intrigues de la cour. Il marie le jeune roi à une princesse d’Espagne, Marie-Thérèse, qui lui donnera de nombreux enfants.
Quand le cardinal meurt en 1661, Louis décide de ne pas le remplacer et de gouverner sans premier ministre, au grand étonnement des chanceliers, des secrétaires d’État et autres ministres, à qui il déclare : « Il est temps que je gouverne moi-même. Vous m’aiderez de vos conseils quand je vous les demanderai. Je vous prie de ne rien sceller que par mes ordres et sans m’en avoir parlé. »
Louis XIV sait que c’est grâce à l’action conjuguée de Richelieu et de Mazarin, avant son règne, que la France a réussi à préserver son unité malgré les assauts de l’extérieur – les impériaux – et de l’intérieur – les féodaux et les huguenots. Louis XIV, conscient des ces dangers sans cesse renaissants, veut les conjurer par une autorité incontestée, qui dissipera à jamais les mortelles divisions d’antan. De plus, cette autorité est d’essence divine et ne saurait se partager.
Ainsi naît la conception du pouvoir « absolu » – c’est-à-dire souverain – qui va s’imposer à l’Europe du XVIIe siècle.
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