Voilà un métier qui est sans cesse d’actualité et qui rend jeune à jamais. Portrait d’une super maîtresse qui déborde d’amour pour ses élèves.
Marie-Liesse, pouvez-vous nous présenter votre métier ?
Je suis maîtresse d’école, alias institutrice, alias enseignante, alias professeur des écoles ! Ma mission, si je l’accepte, est de préparer les enfants de maternelle à devenir « élèves » dans les meilleures conditions d’apprentissage possibles.
Je ne parle pas d’une école rutilante à la pointe de la technologie, mais d’un cadre attentif, bienveillant et exigeant à la fois. L’enfant doit découvrir le plaisir d’apprendre et de devenir autonome sous le regard protecteur de l’adulte.
Je travaille avec six enfants de petite section et vingt-deux de moyenne section dans une école de huit classes.
Quelles sont les dons particuliers ou les qualités qui sont importantes pour l’exercer ?
Il est fort conseillé, pour enseigner en maternelle, d’être d’un tempérament patient, intuitif. Savoir travailler en équipe est également nécessaire.
Il faut posséder une souplesse de corps et d’esprit… La terre est basse pour refaire les lacets ! Faculté d’adaptation et polyvalence sont aussi les bienvenues.
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
Assister aux progrès dans le « vivre et travailler ensemble » semaine après semaine. Sentir quand l’enfant dépasse le stade où le regard de l’adulte n’est plus nécessaire pour qu’il aboutisse dans un travail et qu’il ressente de la fierté devant ce qu’il a accompli.
Je déteste quitter « mes enfants » début juillet, même si je m’y prépare psychologiquement dès le mois de juin !
Quels sont les moyens (études, expérience, tempérament) dont il faut disposer pour faire votre métier ?
En 1987, il fallait valider un DEUG. À présent, il faut un Master II pour passer le concours.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune motivé pour suivre votre voie ?
Bien se renseigner sur la réalité d’une classe. Faire des stages en école pour vivre des expériences concrètes. Il est difficile parfois de passer toutes ces années d’études à « recevoir » un enseignement, puis de se retrouver face à trente enfants qui attendent tout de vous… avec la pression des parents d’élèves en arrière-plan.
Bien réaliser qu’il y a le temps de travail avec les enfants ET le temps après la classe. Certains médias renvoient une image édulcorée du métier en évoquant des journées de six heures et des vacances toute l’année…
Dernier conseil : Foncer ! C’était ma trentième rentrée en septembre. Je n’ai pas vu le temps passer !
Dans une école, dans une classe, il y a des jours de fatigue, de découragement, des frictions, des doutes. II y a aussi de vrais moments de joie et de partage, des éclats de rire, des échanges précieux et une plaisante émulation intellectuelle…
Alix de Marcillac
Actuailes n° 74– 4 octobre 2017
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