Mardi 27 février, le Parlement sud-africain a voté à une large majorité la possibilité d’une modification de la Constitution ouvrant la voie à l’expropriation sans compensation des fermiers blancs au profit des Sud-Africains noirs. « Le temps de la réconciliation est fini. L’heure de la justice a sonné », a lancé dans l’hémicycle Julius Malema, chef de la gauche radicale. Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique, s’est opposé à la réforme, estimant qu’elle « met sérieusement en danger l’économie nationale ». Le secteur de l’agriculture sud-africaine, dominé à 73 % par 35 000 fermiers blancs, constitue en effet une part significative de l’économie et des exportations du pays. La mesure radicale du président fraîchement élu Cyril Ramaphosa n’a pas échappé à l’Australie, dont le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’il était prêt à accorder des visas humanitaires aux fermiers blancs, qui subissent des « persécutions ». Ces propos ont provoqué un vif débat que le gouvernement sud-africain peine à calmer. Au Zimbabwe voisin, l’ex-président Robert Mugabe avait lancé dans les années 2000 une réforme agraire fondée sur l’expropriation brutale des fermiers blancs. Elle avait plongé le pays dans une crise économique dont il ne s’est toujours pas relevé.
Sacha Balbari
Actuailes n°82 – 21 mars 2018
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