Avec la cyberattaque mondiale qui sévit actuellement, les criminels semblent avoir trouvé dans le bitcoin un moyen de garantir leurs opérations.
Il est loin le temps où les criminels obtenaient leurs rançons en pièces sonnantes et trébuchantes ou au moyen d’un virement bancaire sur un compte offshore, dans un paradis fiscal tel que les îles Caïman… Aujourd’hui, la technologie permet d’utiliser une monnaie virtuelle, le bitcoin.
Les hackers à l’origine de la cyberattaque qui a débuté le 12 mai, paralysant des centaines de milliers d’ordinateurs dans cent cinquante pays, réclament une rançon en bitcoins en échange d’une clé de décodage pour retirer le virus qui crypte des données d’entreprises (comme le constructeur Renault) ou d’institutions publiques (comme des hôpitaux britanniques). Cette opération criminelle n’est pas inédite. En effet, des précédents existent, comme la rançon payée en 2016 par un hôpital de Los Angeles afin de récupérer des données de patients cryptées.
Inventé en 2008 par une ou plusieurs personnes se réclamant du pseudonyme Satoshi Nakamoto, le bitcoin est un système de paiement sur Internet qui garantit l’anonymat. À la différence d’une banque centrale (comme la FED aux États-Unis ou la BCE pour l’Union européenne), il fonctionne de façon décentralisée, sans administrateur unique mais grâce aux ordinateurs et logiciels qui composent ce réseau et qui constituent un registre des transactions réalisées en bitcoins. L’autre particularité de ce système est que son unité de compte, le bitcoin, est limité à 21 millions d’unités, seuil qui sera atteint dans quelques décennies. La valeur du bitcoin est fixée principalement sur des places de marché spécialisées et fluctue selon la loi de l’offre et de la demande. En 2017, le nombre de bitcoins sur le marché représente une valeur de 25 milliards d’euros. Un bitcoin s’échange aujourd’hui contre une somme d’environ 1667 euros.
Cette monnaie virtuelle est utilisée par un nombre croissant d’entreprises et de particuliers. Elle présente, en effet, un certain nombre d’avantages pour l’utilisateur : notamment la liberté de paiement avec la possibilité d’envoyer et de recevoir de l’argent partout dans le monde, de façon quasi instantanée et indépendamment des politiques monétaires des banques centrales. Mais l’utilisation du bitcoin présente également des risques : la volatilité de cette monnaie, c’est-à-dire la capacité du bitcoin de s’apprécier, de prendre de la valeur en raison d’une demande potentiellement supérieure à l’offre, limitée à 21 millions d’unités, mais aussi le risque criminel lié à l’anonymat garanti pour les personnes qui réalisent ces transactions.
Mikaël de Talhouët
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Actuailes n° 70 – 24 mai 2017
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