Grâce à son génie, sa passion pour les langues anciennes ; son travail incessant et sa persévérance, Champollion déchiffre les hiéroglyphes et donne enfin un sens à ces signes mystérieux découverts en Égypte.
Stimulé peut-être par l’ambiance de la librairie paternelle, le jeune Champollion fait montre d’une très grande précocité. À 5 ans, il apprend à lire seul.
Jean-François a 10 ans lorsque son frère aîné l’emmène avec lui à Grenoble et se charge de son éducation. Passionné par l’Antiquité et encouragé par son frère Jacques-Joseph, ce surdoué étudie avec avidité de nombreuses langues et écritures anciennes (l’hébreu, mais aussi l’arabe, le chaldéen, le syriaque et même le copte !).
« Je suis tout à l’Egypte, elle est tout pour moi »
Il se passionne bientôt pour la civilisation des pharaons, mise à la mode grâce à l’expédition en Égypte de Bonaparte, en 1798-1799, et la découverte par les soldats français à Rosette, dans le delta du Nil, d’une pierre noire gravée de trois textes dont l’un en grec ancien, un autre en démotique, une écriture égyptienne tardive, et le troisième en hiéroglyphes.
La pierre est embarquée sur un navire à destination de la France, mais les Anglais l’interceptent et la transportent à Londres, au British Museum.
Elle va, dès lors, exciter la curiosité des savants, en particulier du jeune Champollion et d’un Anglais de quinze ans son aîné, Thomas Young. Young déchiffre la version démotique et découvre que les cartouches en hiéroglyphes contiennent les noms de divers pharaons.
Jean-François va plus loin. Il observe que le texte hiéroglyphique contient trois fois plus de signes que le texte grec ne compte de mots. Il en déduit que les hiéroglyphes (on en recense environ 5 000) ne sont pas seulement des idéogrammes (symboles graphiques représentant un mot ou une idée), contrairement aux préjugés ambiants. Ils peuvent aussi dans un même texte servir de signes phonétiques comme nos lettres de l'alphabet.
Après une recherche jalonnée d’hypothèses, de remises en question et d’intuitions géniales, il peut enfin s’écrier en septembre 1822 : « Je tiens l’affaire ! ». Il a 32 ans et vient de déchiffrer les noms de Cléopâtre, Ramsès et Thoutmosis et de découvrir ainsi le secret des hiéroglyphes. On dit que l’émotion le fait alors sombrer dans un état d’inconscience.
Jean-François Champollion meurt de surmenage à 41 ans, au milieu des honneurs, après avoir enfin visité l’Égypte, le pays de ses rêves.
Actuailes n° 65 – 8 mars 2017
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