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Camarade de promotion d’un « super héros »

Camarade de promotion d’un « super héros »

04-04-2018 à 07:02:38

Le lieutenant-colonel Édouard Le Jariel des Chatelets, actuellement commandant de l’École militaire interarmes (ÉMIA), nous parle du colonel Arnaud Beltrame mort lors de la prise d’otage de Trèbes.

 

Quand avez-vous connu le colonel Arnaud Beltrame ?

J’ai fait la connaissance d’Arnaud au printemps 1999, quand nous préparions les épreuves d’admission à l’ÉMIA. Nous avons tous les deux réussi et avons passé deux ans dans la même promotion de 1999 à 2001 (promotion Campagne d’Italie). Arnaud a terminé major de l’ÉMIA, mais aussi à l’école des officiers de la gendarmerie nationale.

Quelle image retenez-vous de lui ?

Travailleur, il se donnait les moyens pour réussir dans tout ce qu’il entreprenait. Dans le sport ou dans la formation intellectuelle et militaire, il se donnait à fond, sans s’économiser. Il voulait réussir, mais sans orgueil, car il était très altruiste, généreux, s’oubliant au profit des autres. Son geste est un geste de vie, alors que celui du terroriste est un geste de mort.

Qu’est-ce que, pour vous, le sens du sacrifice pour un militaire ?

Quand on choisit d’être militaire, c’est pour les autres. Car il faut accepter de perdre sa vie dans l’exercice de notre métier, pour quelque chose qui nous dépasse, quelque chose qui est plus grand que nous.

J’ai envie de dire : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »… Nous aimons notre pays, nous sommes prêts à donner notre vie pour lui. L’amour de notre pays et des autres animait Arnaud.

Cependant, on ne s’engage pas pour mourir, nous ne sommes pas suicidaires, mais cet engagement peut comporter cette éventualité. C’est vraiment une forme d’amour de son prochain.

Comment s’y préparer ?

Cela passe par des lectures, de la réflexion. Connaître et poser un regard sur ce qu’on fait les anciens, les grandes figures de l’Histoire de France. C’est ce qu’Actuailes vous propose dans la rubrique « C’est arrivé le… » ! C’est une forme moderne de chevalerie, faire comprendre ce qu’est l’engagement et le sens que l’on veut lui donner, cela est très intime et profond.

Pour finir, je voudrais dire à vos lecteurs que le métier que nous faisons est très exaltant, car, sans aller jusqu’au sacrifice, c’est un métier altruiste, nous faisons passer les autres avant soi, mais aussi, nous nous complétons : le chef n’est rien sans ses subordonnés. C’est un métier très tourné vers les autres, qui a un grand sens chrétien.

 

Gaëlle Iordanow

 

 

  Actuailes n° 83 – 4 avril 2018

 

 


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