C’est une ville tranquille au sud de la République démocratique du Congo, qui vit au rythme des opérations des compagnies minières qui extraient le cobalt et le cuivre de la terre rouge et qui font la richesse de la région. En voyant ces rues au charme un peu désuet, nul ne pourrait se douter qu’elles furent le théâtre, il y a quarante ans, d’une des plus belles pages de l’histoire de l’armée française.
Le destin de Kolwezi bascule brutalement le 12 mai 1978 lors de la rébellion marxiste : les Tigres katangais prennent la ville. Les rebelles commencent alors à massacrer méthodiquement tous les Européens qu’ils croisent. Devant les hésitations de la Belgique à intervenir militairement, le président français d’alors, Valéry Giscard d’Estaing, décide d’envoyer la Légion pour sauver les civils pris au piège. C’est ainsi que, le 19 mai 1978, le colonel Philippe Erulin, à la tête de ses légionnaires du 2e régiment étranger de parachutistes, a sauté sur Kolwezi et délivré la ville au terme de violents combats qui durèrent deux jours. Les légionnaires purent ainsi sauver des milliers d’Européens qui avaient réussi à échapper aux massacres.
Aujourd’hui encore, les « vieux blancs »1 de Kolwezi se souviennent. Ils n’oublieront jamais ce matin où ils aperçurent, accroupis aux fenêtres, les colonnes de légionnaires français qui leur rendirent en un instant l’espoir et la liberté.
1. Surnom affectueux donné aux Européens ayant fait souche là.
Sacha Balbari
Actuailes n° 85 – 16 mai 2018
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