La fille qui dévorait les livres, de Pierdomenico Baccalario. Bayard jeunesse. Collection « Estampille ». Traduit de l’italien par Hélène Pourquié. 436 pages. 13,90 euros.
L’histoire commence comme un jeu entre un vieil écrivain et une enfant dévoreuse de livres qui joue le rôle de critique au fur et à mesure de l’écriture du récit par le vieil homme. Le roman est une alternance de chapitres de l’aventure en cours d’écriture et de dialogues entre l’enfant et l’écrivain, retours à l’époque contemporaine.
Domitilla ne mâche pas ses mots et oblige l’auteur à biffer, réécrire des passages, voire des chapitres entiers. Elle traque sévèrement les longueurs et les incohérences.
Puis le roman prend vraiment corps, si bien que le lecteur s’attache définitivement au suspense de cette histoire du passé, au parfum médiéval.
On y assiste à des batailles très viriles, des phénomènes surnaturels notamment autour du cheval Bayard, mi-animal mi-dieu. Certaines images s’apparentent aux récits de batailles mythiques de la littérature fantastique.
Des personnages adultes et adolescents sont réunis de manière improbable en un lien à la vie à la mort pour sauver de l’invasion barbare un village du val d’Aoste victime d’une trahison. Domitilla finit par être captivée et à presque molester le vieil écrivain pour qu’il ne fasse pas mourir les héros, en tout cas pas tous ! Toniques négociations dans leurs derniers échanges… Elle plaide pour glisser une romance entre deux personnages dont elle sent qu’ils ont une attirance l’un pour l’autre… Le lecteur attend jusqu’au bout le dénouement qui scellera le sort du village et des héros.
Mystère, action, style de qualité en font un livre exigeant et passionnant, riche en références à des ouvrages très connus de littérature jeunesse : Peter Pan, les romans de Jules Verne, ceux de Mark Twain, L’île au trésor, toujours à travers la présence d’objets éparpillés dans la maison de l’écrivain : dé à coudre, jambe de bois, scaphandre, etc.
Ce vieil homme assez mystérieux explique à Domitilla que « chaque objet ou chaque élément qui arrive dans la vie peut devenir une histoire, il suffit d’y prêter attention et de vouloir l’écrire ». Ce roman est aussi un hymne à la littérature de jeunesse.
Pour filles et garçons (malgré une couverture et un titre féminins) à partir de 10-11 ans, car les batailles sont très réalistes et jusqu’à 14 ans.
Valérie d'Aubigny
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