Premier pape originaire d’Amérique du Sud, François a fait sa première visite aux USA pour les journées mondiales de la Famille[1], raison de majeure de son déplacement. Premier pape également à s’adresser au Congrès, cœur politique de la première puissance mondiale…
Sa Sainteté a mis en avant le besoin de respecter les convictions des consciences tout en soulignant l’importance, pour un pays, « de la foi qui cherche à extraire le meilleur de chaque personne dans chaque société ». Ces exhortations sonnèrent comme des réactions à la laïcisation des États-Unis et aux pressions promouvant par exemple l’avortement ou le mariage des personnes de même sexe[4]. Il a rendu hommage aux personnes âgées : « réservoir de sagesse ».
Évoquant la violence, les problèmes sociaux et politiques qui nous entourent, il a souligné l’équilibre délicat nécessaire pour combattre la violence perpétrée au nom d’une religion – allusion aux atrocités des islamistes – tout en respectant les libertés individuelles. Il a mis en garde contre le « réductionnisme » qui, séparant le monde entre bons et méchants, ne permet pas de guérir les blessures de ceux, entre ces deux catégories, qui souffrent.
Regrettant le sort réservé aux ancêtres indiens, il a exprimé combien il est aussi difficile de juger le passé avec les critères actuels, remarque destinée à ceux qui réécrivent l’histoire et condamnent trop facilement. Évoquant la crise des réfugiés dans ce pays constitué d’immigrés, il a appelé à la charité martelant la « règle d’or : faîtes aux autres ce que vous aimeriez que l’on vous fasse », y associant la « protection de la vie humaine à chaque stade de son développement ».
Parlant au cœur de la première puissance économique mondiale, le pape a rappelé que si « la politique doit être au service de la personne humaine, elle ne peut être esclave de l’économie et de la finance ». Le capitalisme et la boulimie de progrès conduisant davantage aux gains de certains qu’au bien-être de tous[5], il a appelé à « trouver des voies intelligentes pour développer et limiter le pouvoir tout en mettant la technologie au service d’un progrès plus humain » par une « culture de l’attention portée (aux autres) » (Culture of Care) nécessaire pour restaurer la dignité des exclus et protéger la nature.
Le pape a aussi salué la reprise du dialogue – indispensable prérequis pour tenter de rendre le monde meilleur – avec certains pays, allusion directe à Cuba et à l’Iran avec lesquels Washington rétablit des relations. Enfin, il a insisté sur la raison de sa venue aux États-Unis : la famille, en insistant sur « sa richesse et sa beauté ». Il a exprimé sa préoccupation de la voir menacée, notamment par la remise en question du mariage regrettant « une culture mondiale qui poussent les jeunes à ne pas créer de famille ».
[1] Les prochaines seront à Dublin en 2018.
[2] Le pape, selon le cardinal Dolan, archevêque de New York.
[3] Il s’agit principalement d’un système économique où les moyens de production sont privés et le but, la réalisation de profits.
[4] Sujet figurant régulièrement à la une des actualités : dernièrement, une fonctionnaire chrétienne, ayant refusé – par objection de conscience (= refus individuel et personnel d’accomplir un acte légal car contraire à ses principes personnels) – de délivrer un certificat de mariage à un couple homosexuel, a été emprisonnée temporairement.
[5] 15 % de la population est dite « pauvre » (moyenne depuis 1965) alors que les richesses du pays ont augmenté depuis.
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