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Le raid des quatre châteaux

Le raid des quatre châteaux

17-01-2018 à 10:10:27

L’année dernière, avec ma patrouille de guides d’Europe, le Gerfaut de la IIe Tours, nous avons fait un camp de Pâques : quatre jours passés sur les bords de Loire, de Tours à Saumur, à vélo, en voyageant à travers l’Histoire de France au gré de nos visites. Cette expérience fut vécue grâce à un jeu organisé par ma chef de patrouille (CP) et moi-même.

 

Le premier jour, nous partons en direction de Villandry, sur les traces de Henri de Turenne, maréchal de France. Il lutta contre les Frondeurs, qui se rebellaient face au pouvoir du jeune Louis XIV ; cette lutte déclencha une guerre civile, la Fronde, qui dura cinq ans. Arrivées au château de Villandry, ma CP et moi sommes allées nous déguiser et cacher l’objet que les autres guides devaient trouver grâce à l’énigme suivante :

« Avec un  "O" de plus, ce serait un bar au Far-West,Où le centre se découvre la croix potencéequi fut en croisade,Pour que, lorsque l’eau ruisselle sur la rive, elle libère les lys. »

Après une intense réflexion et une déambulation dans les jardins de Villandry, elles découvrent une fleur de lys, symbole de la royauté, dissimulée dans un « salon de fleurs » en forme de croix. Ensuite, nous prenons la traditionnelle photo devant le château avec le drapeau de la Touraine, avant de partir dans une propriété qui nous accueille pour la nuit. Au programme : tente à dresser, dîner et veillée au coin du feu avec sketchs, mimes et chants entonnés à tue-tête.       

La nuit est courte, mais relativement bonne, et nous voilà reparties, une fois nos affaires pliées et rangées. Ce jour-là, nous suivons Henri de Guise au milieu des champs de bataille et des embuscades durant les guerres de religion qui opposèrent catholiques et protestants en France au XVIe siècle.

C’est le château de Rigny-Ussé qui nous ouvre ses portes, modèle de celui de la Belle au Bois dormant. Les guides déchiffrent l’énigme, étendues sur les vertes pelouses du parc, tandis que nous courons parmi le dédale de couloirs pour nous déguiser encore.

« La garde orientale soufflant avec zèle,Illustre la chasse du roy,Sera robée par main fidèle,La corne qui témoigne la foi ! »

Elles sillonnent les pièces à la recherche de la corne de chasse, cachée dans la salle de chasse derrière une somptueuse pendule. Nous visitons ensuite le château et montons dans le donjon de la Belle au Bois dormant. Puis, nous prenons le goûter au pied de la fontaine, une photo de la patrouille avec le château en arrière-plan et repartons à travers les chemins forestiers qui nous mènent jusqu’à notre bivouac. Il faut encore monter la tente et – ô chance – nous attend une bonne douche, bien méritée après tous nos efforts… malheureusement glaciale pour les dernières.     

Le lendemain, nous gagnons Montsoreau. La fatigue se fait sentir, mais l’excitation et la joie dominent dans les cœurs. Notre héros du jour est un personnage fictif : Henri de la Roche, marquis de Raye et de Châteaucouvert, qui s’était battu contre les Prussiens lors de la guerre de 1870. Pendant le trajet, nous chantons sans cesse « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine », fières de notre pays. Parvenues au château, les guides s’installent sur la margelle du puits pour lire l’énigme, tandis qu’avec ma CP nous enfilons nos beaux atours du XIXe siècle et dissimulons le chandelier en lieu sûr.

« Un cœur brûlant à l’époque renaissante,Par les ailés offerts en souvenir,Un seul monté quand notre Histoire nous hante,Des sept oiseaux tôt pressés de partir ! »

Cette énigme est difficile à déchiffrer pour les guides. Nous devons leur expliquer que les sept oiseaux représentent la patrouille… et que le chandelier est en haut d’un escalier. Une fois l’objet découvert, nous allons admirer la vue magnifique qui s’offre à nous depuis le chemin de ronde. Nous refaisons ensuite une portion du chemin en sens inverse afin d’atteindre Candes-Saint-Martin. Pour cette dernière nuit, nous dormons dans une salle paroissiale. La veillée est tout aussi réussie que les deux précédentes et l’ambiance excellente.

Saumur est l’ultime étape et c’est certainement le jour le plus difficile ! En effet, les côteaux de Saumur sont très réputés pour leurs… montées ! En voiture, cela se fait tout seul, mais à vélo… Pour ce quatrième jour, c’est Henri de la Rochejaquelein qui guide nos pas à travers les guerres de Vendée sous la Révolution française. Peut-être est-ce pour Dieu et le roi que nous réussissons à gravir ces pentes interminables qui se succèdent ! Nous sommes ravies d’arriver enfin au château, juste pour le déjeuner ! Puis, les déguisements étant enfilés et l’objet caché, les guides partent en exploration parmi les salles grâce au message suivant :

« Sur la plateforme de l’astre fallacieux,Le cadre dressé dans toute sa splendeur,Sera trouvé au plus haut près des cieux,Et reconnu être la monture du bonheur. »

Elles trouvent finalement une statuette de cheval dissimulée dans le point le plus haut du château. Nous prenons les dernières photos, admirons la Loire bordant la forteresse et repartons à vélo jusqu’à la petite gare de Saumur. Là, le TER nous ramène à Tours. Quelle belle aventure ! Et que de beaux souvenirs engrangés par toute la patrouille ! 

 

Alix Berthélemot               

 

 

 

Actuailes n° 79 – 17 janvier 2018

 

 

 

 

 


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