En effet, quelle aventure incroyable ! Parue entre 1954 et 1955 en trois volumes pour des questions de coût d’édition, cette œuvre a nécessité à son auteur, l’Anglais J.R.R. Tolkien (1892-1973) plus de dix ans d’écriture et encore quelques années de négociations auprès de ses éditeurs avant d’être publiée : pensez-donc ! 9 500 pages de manuscrit, des cartographies, des appendices, des milliers de détails jaillis de l’imagination prolixe et raffinée de ce professeur de littérature ! Nombreux sont les réalisateurs qui ont baissé les bras, et il nous faudra attendre 1995 pour que le réalisateur néo-zélandais Peter Jackson, et les 285 millions de dollars de son producteur, créent ces formidables films fantastiques ou « heroic fantasy ».
Passons sur les lenteurs de l’action – surtout dans les vingt premières minutes du premier volet où il ne se passe rien ! – les ralentis, la mièvrerie de Frodon (c’est dommage : c’est le personnage principal !), les écarts et les ajouts par apport au livre, la musique omniprésente et parfois envahissante... Bref, ces trois fims ne sont pas de purs chefs d’œuvre, mais il faut toutefois reconnaitre que P. Jackson s’en est plutôt bien sorti, du reste il a été récompensé par onze oscars (record ex aequo avec Ben Hur, 1959 ; et Titanic, 1997).
Le tournage des trois volets (La Communauté de l’anneau, 2001, Les Deux Tours, 2002, et Le Retour du Roi, 2003) s’est fait simultanément en quatorze mois. Il a eu lieu en Nouvelle Zélande, d'où des paysages magnifiques, avec une multitude de collaborateurs qui se sont occupé des armures, des prothèses utilisées pour le maquillage, de la conception numérique des créatures et des maquettes et surtout des innombrables et époustouflants effets spéciaux (surtout dans les volets 2 et 3). Pour ne donner qu'un chiffre, les films ont nécessité la confection de près de 20 000 costumes !
Et l’histoire ? C’est celle d’un anti-héros au cœur pur, Frodon (Elija Wood), qui se voit confier un anneau unique et au pouvoir absolu, convoité par le maléfique Sauron. Frodon est un hobbit, petit personnage velu aux grands pieds, entouré d’une garde hétéroclite de nains plus grands mais plus poilus, d’elfes aux oreilles pointues (Cate Blanchett, Orlando Bloom), d’un magicien facétieux (Ian McKellen) et d’humains âpres et impitoyables (Viggo Mortensen), il va braver de nombreux dangers pour achever sa mission : détruire à tout jamais ce « précieux » anneau. C’est l’exemplarité du courage et du sens du devoir d’un seul homme, plus exactement de ce très jeune hobbit, contre les monstruosités du Mal, c’est aussi un conte de fée épique, une aventure chevaleresque. Le troisième volet est toutefois assez violent, car il s’agit de la dernière bataille, grand moment de cinéma, mais à déconseiller aux plus sensibles.
Lutte du bien contre le mal, mais sans être toutefois être aussi simpliste que dans beaucoup de films américains comparables, Star Wars par exemple : si Sauron incarne le Mal, Frodon a ses faiblesses, il est libre de choisir et sauve l’humanité à la fin. (Fin du film que l’on peut du reste écourter car les adieux en musique sont particulièrement affligeants !)
La réussite est toutefois indéniable, les inconditionnels pourront aussi regarder la trilogie du Hobbit (sortie entre 2012 et 2014, adaptée du premier succès littéraire de Tolkien en 1937), mais, tout comme Les Minions qui ont pullulé cet été, mieux vaut éviter l’indigestion !
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