Né fin août au large des côtes africaines, Irma a touché les Antilles le 6 septembre, semant le chaos sur son passage.
Un bilan très lourd
Selon Météo France, Irma est l’ouragan le plus extrême ayant sévi sur l’océan Atlantique. Il appartient à la catégorie 5, maximum sur l’échelle d’intensité cyclonique. Certains chiffres donnent froid dans le dos. Le vent a soufflé à plus de 295 km/h pendant plus de 33 heures, avec des pointes à plus de 360 km/h à Saint-Martin. L’œil du cyclone mesurait 50 kilomètres de diamètre. Il s’est déplacé rapidement atteignant Saint-Barthélemy, puis Saint-Martin, Porto Rico, Haïti, Cuba et enfin la Floride. Vents et pluies ont tout dévasté sur leur passage. Ainsi, l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin a été détruite à 95 %. L’eau, l’électricité, le téléphone ou encore les routes ont été coupés. De nombreux habitants ont fui leur île dés qu’ils ont pu le faire. On dénombre quarante morts aux Antilles et cinquante-huit en Floride.
L’arrivée des secours
Face à ce phénomène inédit dans son ampleur, les secours se sont organisés. Chaque État a d’abord essayé de connaître la nature des dégâts. Ce n’était pas toujours facile, car les communications téléphoniques étaient difficiles. Les habitants des îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélemy ont, pour beaucoup, eu le sentiment d’être abandonnés dans les premières heures qui ont suivi l’ouragan. Sans eau et sans électricité, leur maison détruite, ils devaient en outre se méfier de voyous qui pillaient les magasins.
L’État français a toutefois mobilisé de nombreux moyens dans un temps assez court. Ainsi, ce sont aujourd’hui plus de 1200 militaires, 800 gendarmes et policiers et 500 secouristes de la sécurité civile qui sont au chevet des îles martyres. Un bateau de la Marine nationale, le Tonnerre, a quitté Toulon avec mille tonnes de matériel, quatre hélicoptères, plus de cent véhicules. Il dispose d’un hôpital à son bord.
Si les secours ne sont pas arrivés plus vite, c’est en grande partie en raison du manque de moyens financiers des armées. Par manque de crédits, de nombreux soldats et matériels ont quitté depuis dix ans les Antilles, Martinique et Guadeloupe,. Or, ils étaient prévus pour répondre rapidement au chaos né d’un cyclone. Ainsi, les Antilles ne disposent plus d’un bateau militaire capable d’apporter très vite des secours.
De plus, les avions militaires Casa stationnés aux Antilles sont désormais trop petits et emportent donc peu de matériel. Enfin, les hélicoptères doivent venir de Guyane.
Perspectives
Le président Macron s’est rendu sur place. Il s’est engagé à tout faire pour que la reconstruction aille vite. De son côté, le président Trump s’est rendu en Floride auprès des sinistrés.
Toutefois, cet ouragan exceptionnel va laisser des traces. De nombreuses îles des Antilles vivent du tourisme. Or, les hôtels sont à reconstruire et les touristes pourraient préférer d’autres destinations. En outre, beaucoup d’habitants ont eu très peur et souhaitent quitter la région.
Plus généralement, pour les îles françaises, notre pays doit se poser la question de ses ambitions pour les territoires d’outre-mer. En effet, ils sont une richesse formidable, humaine et économique, mais l’État peut parfois donner le sentiment de ne pas s’y intéresser.
Puisse cette tragédie inciter l’État à augmenter son investissement pour nos compatriotes ultramarins !
Julien Magne
Actuailes n° 73 – 20 septembre 2017
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