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Les massacres de septembre

Les massacres de septembre

21-09-2016 à 00:12:31

Après la chute de la royauté le 10 août 1792, une nouvelle phase, sanglante, de la Révolution commence. Dès le 11 août, la commune insurrectionnelle de Paris, qui fait la loi dans la capitale, décide d’identifier et de mettre hors d’état de nuire tous ceux qu’elle prétend être des ennemis de la nation et de la République…

 

Le 17 août, l’Assemblée législative, sous la pression des révolutionnaires les plus extrémistes, vote une loi qui autorise la création de tribunaux d’exception. Ces mesures sont suivies tout au long du mois de nouveaux décrets, visant particulièrement à condamner les émigrés1 et leurs familles, ainsi que les prêtres réfractaires (qui ont refusé la constitution civile du clergé, qui crée un schisme avec le pape). C’est le début de la Terreur…

Ainsi, près de cinq cents personnes se retrouvent enfermées dans différentes prisons de Paris, au cours de ce mois d’août, et notamment dans l’ancien couvent des Carmes. Dans le même temps, les armées de l’Europe, coalisée contre la Révolution, attaquent la France. Les Prussiens s’emparent ainsi de Longwy, en Lorraine, le 23 août 1792. Le 2 septembre, on apprend la capitulation de la place de Verdun.

En réaction à cette nouvelle menace venue de l’extérieur, Marat en appelle à la « justice populaire » et fait placarder des appels au meurtre sur les murs de Paris. Selon lui, il faut supprimer les « ennemis du peuple ». L’atmosphère est surchauffée dans la capitale. Des tueurs sont recrutés, à qui l’on offre de l’argent et du vin en guise de récompense. Et le 2 septembre, dans l’après-midi, des bandes s’en prennent aux prêtres réfractaires enfermés en divers lieux de Paris, et en particulier aux Carmes. Les massacres commencent sur fond de tocsin…

La Commune de Paris tente d’imposer un simulacre de procès avant de massacrer les prisonniers, afin de donner une illusion de justice. Jusqu’au 6 septembre, les massacres se perpétuent dans les différentes prisons, touchant des ecclésiastiques, des nobles, des serviteurs de l’ancienne monarchie, mais également des prisonniers de droit commun et de nombreuses filles publiques. La princesse de Lamballe, qui avait émigré dans un premier temps, puis avait rejoint la reine Marie-Antoinette, est ainsi hideusement exécutée.

Les autorités ne font rien pour arrêter ces massacres. Danton se fait notamment le complice muet des scènes de terreur, ce qui lui sera ensuite reproché par ses ennemis politiques. Plus de mille victimes succomberont lors de ces terribles journées, dont près de deux cents prêtres réfractaires. Ces derniers furent béatifiés par l’Église en 1926. Ce sont « les martyrs de septembre ».

 

1. Aristocrates ayant fui la Révolution à l’étranger, en particulier en Allemagne et en Grande-Bretagne.

 

Actuailes n°56 – 21 septembre 2016

 

 

 

 

 

 

 


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