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Les yeux du vieillard

Les yeux du vieillard

07-02-2017 à 21:36:11

Et voici qu’il y avait à Jérusalem un homme du nom de Siméon. Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d’Israël et l’Esprit saint reposait sur lui. Et il avait été divinement averti par l’Esprit saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint donc au Temple, poussé par l’Esprit, et, quand les parents apportèrent le petit enfant Jésus pour accomplir les prescriptions de la Loi à son égard, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit :

« Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix ; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël. »       (Saint Luc, ch. 2)

 

Puis-je en croire mes yeux ? Au soir de ma vie, Dieu m’exauce enfin. À l’heure où de moins en moins je puis distinguer la lumière du jour avec mes yeux affaiblis, je vois la vraie Lumière, le Messie que j’attends depuis tant d’années ; le Messie que mes ancêtres ont attendu depuis tant de siècles ; le Messie que l’humanité espérait depuis la chute au jardin d’Éden.

Cette lumière est portée sur un candélabre, une jeune fille au regard pur et dont tout le maintien signale la dignité et le sentiment de l’œuvre qu’elle accomplit. Car elle apporte au Temple, selon la loi de Moïse, son premier-né : elle, la Toute-pure, vient pour le rite de purification. Elle vient offrir le sacrifice des pauvres, deux tourterelles, pour racheter son premier-né, lui qui est « le Premier-Né d’une multitude de frères », lui qui va racheter l’humanité en donnant sa propre vie, lui qui, « de riche qu’il était, s’est fait pauvre pour nous ».

Et le candélabre est porté par un bras fort, le bras d’un époux, le bras d’un père. Cet homme juste est époux de la vierge et père adoptif de l’enfant. Il conduit et la mère et l’enfant jusqu’à Jérusalem, pour déposer dans le Temple cette lumière qui, de là, doit rayonner sur le monde entier.

Sous mes yeux presque éteints s’accomplissent les mystères du Salut : une Vierge enfante, un fils nous est donné, il vient dans le monde pour faire la volonté du Père, il sera « la lumière pour éclairer les nations et la gloire de son peuple, Israël ».

Mais le salut accompli par le fils doit passer par le cœur de la mère et le transpercer. Présente à la crèche, présente à la croix : elle recueillera de cet arbre de mort le fruit de vie qu’elle avait jadis enfanté.

Ayant vu tout cela, je ne demande qu’une seule chose au Seigneur : qu’il me laisse enfin quitter cette terre sur laquelle jamais plus je ne verrai une telle lumière. Je veux désormais me réjouir avec les élus pour le Salut apporté par l’Enfant Jésus.

 

 

Père Augustin-Marie

 

 

Actuailes n° 64 – 8 février 2017


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