Alors que le référendum sur l’indépendance de la Catalogne se tenait il y a six semaines, son président Carles Puigdemont est dans la tourmente. Devenu une affaire européenne, l’avenir de la province du nord-est de l’Espagne paraît incertain.
Alors que le référendum sur l’indépendance de la Catalogne se tenait il y a six semaines, son président Carles Puigdemont est dans la tourmente. Devenu une affaire européenne, l’avenir de la province du nord-est de l’Espagne paraît incertain.
Retour sur quelques semaines de turbulences
Tandis que le gouvernement espagnol interdisait un vote qui s’est malgré tout déroulé le 1er octobre (Actuailes n° 74), le président catalan déclarait le 10 octobre que la Catalogne avait gagné « le droit d’être une république indépendante », ce que ratifiaient très rapidement les députés catalans.
L’étape suivante fut le lancement du processus de séparation de la Catalogne d’avec l’Espagne, initié le 27 octobre. C’en était trop pour le gouvernement espagnol qui suspendait le gouvernement de la Catalogne et plaçait la province sous tutelle.
Poursuivis pour rébellion, le président catalan destitué et cinq de ses ministres ont fui l’Espagne pour trouver refuge en Belgique. Se disant toujours ouverts à une négociation avec le gouvernement central et en faveur d’un accord bien que sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, ils se rendent à la police belge le 5 novembre.
Bras de fer
Le Premier ministre, Mariano Rajoy, entend faire respecter le droit et appliquer les lois, n’en déplaise aux dizaines de milliers d’indépendantistes catalans qui manifestent régulièrement à Barcelone, la capitale régionale – comme en attestent les 750 000 manifestants du 11 novembre dernier. Ayant fait mettre en prison de nombreux anciens ministres pour sédition1 ou rébellion, sa fermeté est également scrutée depuis les rangs de son propre parti.
Outre le bras de fer qui oppose les deux hommes, c’est au sein même de la population catalane que l’opposition grandit. En effet, les anti-indépendance font de plus en plus entendre leur voix, voulant eux aussi mettre un terme à cette division grandissante de leur province qui n’en sortira pas indemne.
Même s’il ne semble plus faire de doute que la Catalogne restera une province espagnole, c’est peut-être dans les élections anticipées qui seront organisées le 21 décembre prochain que la Catalogne et l’Espagne retrouveront de la sérénité dans leurs relations.
Karl-Wilhelm von Lüneth
Actuailes n° 76 – 15 novembre 2017
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